Appelez le Roazhon Park

C’était en quelque sorte une anomalie dans le monde des stades de football : l’enceinte du Stade rennais incluait le nom d’un autre club de Ligue 1 dans sa dénomination. Ainsi a vécu pendant des années le «stade de la route de Lorient». Un nom à rallonge et qui n’avait franchement rien de sexy.

Mais ça c’était avant. Dans son envie de dynamiser son image, le Stade rennais a lancé une grande consultation cet été auprès du public afin d’opter pour un nouveau nom. Ainsi est né le «Roazhon park». Roazhon signifiant Rennes en breton. Avec, à la clé, un véritable succès populaire avec plus de 70 000 votes. «C’est là que tu sens que c’est un sujet passionnel car il y a eu un vrai engouement, confirme Sébastien Guéguen, directeur de la communication du club. On manquait un peu de caractère. Même si on sait que cela correspondait à un lieu géographique, vu de l’extérieur, le nom du stade était un motif de raillerie, il fallait impérativement le changer». «Avant, le stade avait une adresse, maintenant, il a un nom», confirme Karim Houari, stadium manager.

Mais cette nouveauté s’est inscrite dans un lifting de l’enceinte bretonne. Les sièges multicolores, verts, gris, bleus ont laissé place aux deux couleurs fortes du club : le rouge et le noir. «Ce n’est pas juste un changement de vernis, explique Guéguen, on s’est dit qu’on allait travailler sur la signalétique et sur l’identité visuelle». 30 000 sièges ont été changés, ainsi que la signalétique et les vestiaires. Coût de l’opération : 300 000 euros. Les sièges ont pour la plupart été reversés à des clubs amateurs de la région ou à de supporters qui souhaitaient repartir avec un petit souvenir du «stade de la route de Lorient».

L’inauguration officielle aura lieu lors de la réception de Lille le 19 septembre où une enseigne lumineuse de 23 mètres sera dévoilée sur la façade du stade afin de bien reconnaître le Roazhon park. Et à en croire les différents responsables rennais, ça change tout. «Quand vous êtes dans l’enceinte, il se dégage une puissance qu’on n’avait pas avant, détaille Karim Houari. Et quand on regarde nos abonnements, on sent un effet Roazhon park. A un mois et demi de la fin de la campagne, nous avons déjà autant d’abonnés que l’an dernier». Reste à en récolter les fruits sur le terrain.

Timothé Crépin