boulaya (farid) (PORCU FREDERIC/L'Equipe)

Farid Boulaya (Clermont) : «Je rêve de jouer pour l'Algérie»

Suivi par des écuries de Ligue 1, mais aussi étrangères, Farid Boulaya est un nom qu'il faut retenir. A 23 ans, le milieu offensif est l'une des révélations de la Ligue 2 avec Clermont. Fan de Riyad Mahrez, il le rejoindrait bien en sélection algérienne. Découverte.

«Vous êtes en train de vous révéler avec Clermont cette saison. Quel a été le déclic ? 
Avant d’arriver ici, j'étais en galère. Aucun club ne s'est intéressé à mon profil. Seul Clermont m'a ouvert les portes. La coach, Corinne Diacre, a été essentielle dans mon évolution. Elle m'a donné ma chance très rapidement. Sur le terrain, elle est très claire, elle veut que je sois surtout efficace dans les trente derniers mètres, et que j’évite de prendre des risques trop importants dans mon camp. Elle me demande de la verticalité. En revanche, je dois être capable de faire la différence plus haut. Elle m’utilise comme meneur ou parfois comme relayeur. Dans l’absolu, je me vois comme un 10, j’aime donner le tempo à un match. Après, je sais qu’il faut être décisif, et c’est là-dessus qu’on est jugé.
 
Vos stats parlent désormais pour vous (28 matches de L2 cette saison, 6 buts et de 3 passes décisives). Comment envisagez-vous votre avenir ? 
C'est difficile de répondre. Dans le football, cela va tellement vite. J'ai envie de continuer sur la même dynamique. Après, être suivi c'est une chose, recevoir des offres c'est une autre réalité. A Clermont, ça tourne bien. La qualité est au rendez-vous. Si on peut monter, c'est l'idéal, c'est évident. La concurrence est rude. Il y a Le Havre, le Red Star dans le coup et d'autres équipes. On est une équipe joueuse avec Adrien Hunou, Famara Diédhiou, Gaëtan Laborde...
 
Etes-vous surpris par vos progrès ? 
Je savais que j’en étais capable (d’évoluer à un bon niveau). À mon arrivée, je voulais jouer le plus de matches possible et faire la meilleure saison possible. Pour l’instant, c’est plutôt pas mal même si je peux encore mieux faire.

Racontez-nous votre parcours... 
J'ai commencé dans mon quartier, puis à Vitrolles, et j'ai été repéré par l'AS Cannes. A 13 ans, l'OM me voulait mais c'était trop compliqué car il fallait que je traverse toute la ville. Après ça, je suis parti à Istres, où j'ai fait toutes mes gammes. J'ai commencé en L2 très tôt. Puis, la saison dernière, cela s'est compliqué, je me suis blessé. Je n'avais pas la confiance de José Pasqualetti. C'est vraiment Frederic Arpinon qui a poussé pour que je puisse jouer à plusieurs reprises. Il a été là pour moi.
 
Par le passé, l’Algérie a déjà pensé à vous. C’est un maillot que vous aimeriez porter ?
Je suis allé à un regroupement avec les U20 de l'Algérie à Lisses. Je n'ai pas été retenu pour la CAN de la catégorie par Jean-Marc Nobilo parce qu'il fallait que je sois disponible 15 jours par mois avant la compétition. Quand on évolue en Ligue 2 à ce moment-là, c’est concrètement impossible. Maintenant, ça a toujours été clair dans mon esprit, je rêve de jouer pour l'Algérie. J'ai toujours suivi la sélection. J'y vais aussi pour mes vacances. Quand j'étais blessé, je suis allé me ressourcer à Ain Defla chez ma famille. Maintenant, je n’ai eu aucun contact
 
Pourtant, Yazid Mansouri, l’adjoint de Christian Gourcuff, vous suit…
Je ne le savais pas… 
 
Quels sont les joueurs qui vous inspirent ? 
Je suis impressionné par le parcours de Riyad Mahrez. Au PSG, j'aime beaucoup Pastore ainsi que le Lillois Sofiane Boufal. Même si je suis loin d’eux, j’ai un peu des qualités similaires. Je suis technique, j’aime trouver les intervalles, et évidemment apporter de la créativité par mes dribbles ou ma percussion.»

«Je suis impressionné par le parcours de Riyad Mahrez».

Nabil Djellit