
La régularité paie-t-elle ?
«Il a encore fait son match». L'expression salue le joueur qui, quel que soit l'adversaire ou la prestation du reste de l'équipe, est capable de répéter des performances d'un niveau égal. Voilà une qualité rare qui pourrait être valorisée dans la rémunération du joueur. Est-ce seulement le cas ?
La littérature académique a toujours été abondante sur la question de la rémunération des athlètes. Constatant dans les grands Championnats européens comme dans les Ligues majeurs américaines de hauts niveaux de rémunération travaillés par l'inflation, les économistes du sport ont ainsi publié de nombreux articles détaillant les déterminants du salaire d'un joueur. La théorie économique classique enseigne que les salaires reflètent la contribution de chaque salarié à la production. Le sport spectacle présente une caractéristique particulière : il existe des mesures de productivité pour chaque travailleur.
Le sport génère en effet une impressionnante batterie de statistiques qui permet d'objectiver la prestation du footballeur. Peut-on alors expliquer le salaire d'un footballeur selon le nombre de buts inscrits ? Les duels gagnés ? Le pourcentage de passes réussies ? Puisqu’un joueur est recruté pour un talent particulier qui doit contribuer à la victoire, on cherche alors à mesurer la productivité marginale du joueur (autrement dit sa contribution à la victoire de l'équipe) et à déterminer si le joueur perçoit une juste rémunération. Dans le cadre des sports collectifs, au delà de la performance, de nombreux autres facteurs déterminent la rémunération d'un athlète : son âge (le niveau de salaire suivrait alors un U inversé), son nombre de sélections, sa réputation ou encore sa position sur le terrain. En somme et fort logiquement, plus un joueur est expérimenté, talentueux, performant et positionné sur le front de l'attaque, mieux il sera payé.