guardiola (josep) *** Local Caption *** 21/04/2015 Football Ligue des Champions Espagne Barcelone FC BARCELONE / PSG Photo: Alain MOUNIC (S.Mantey/L'Equipe)

2011-2021 : Pep Guardiola, d'une finale de Ligue des champions à l'autre (1/2)

Pour la première fois depuis l'apogée de son Barça en 2011, Pep Guardiola retrouve ce samedi la finale de la Ligue des champions. Avant ce Manchester City - Chelsea très attendu, FF retrace en dix dates le (long) chemin du coach catalan pour retrouver le plus haut sommet européen. Première partie, de 2012 à 2015.

7 mars 2012 : Un Messi 5 étoiles, une claque monumentale

Quelques mois plus tôt, le FC Barcelone de Pep Guardiola grimpait à nouveau au sommet de l’Europe, au bout d’une démonstration collective face à Manchester United (3-1), puis sur le toit du monde en fessant le Santos d’un jeune Neymar (4-0). L’apogée se prolonge un peu, et ce soir-là, face à un Bayer Leverkusen courageux mais vite dépassé, la foudre s’abat sur le Camp Nou. 7-1 en huitième de finale retour de la Ligue des champions ! Une raclée historique portée par un quintuplé mythique de Lionel Messi. L’Argentin se régale dans la profondeur, au coeur de la surface comme aux vingt mètres. Il marque les buts, et son coéquipier Andrés Iniesta, inarrêtable, marque les esprits. Le nouveau phénoménal freestyle du visage pâle déroute complètement la formation allemande. Pas de blabla, pas de plagiat, ce Barça, vraiment, c’était quelque chose...

24 avril 2012 : L'incroyable exploit des Blues

Six semaines ont passé, et la fin du cycle le plus prodigieux de l’histoire du club catalan est là, sous nos yeux. Après avoir subi un hold-up à Stamford Bridge (0-1), le FC Barcelone croit dérouler, à 2-0 et à onze contre dix, face à Chelsea en demi-finale retour. Mais les Blues luttent, s’accrochent, réduisent l’écart, souffrent, courent, taclent… et égalisent à 2-2 au bout d’un match hallucinant, aux faux airs de Barça-Inter 2010. Le 3-4-3 romantico-dogmatique de Pep Guardiola se heurte à l’irrationnel des plus folles soirées européennes, aux exploits de Petr Cech, au coup de pied de réparation manqué de Lionel Messi, aux occasions vendangées… Quelques jours plus tard, l’enfant du club actera son départ. Fin de l’histoire.

29 avril 2014 : Le Real terrasse le Bayern

Immense pression pour le technicien espagnol, qui débarque à l’été 2013 à la tête d’un Bayern Munich fraîchement auréolé d’un triplé Ligue des champions - Coupe - Championnat. Rendez-vous en demi-finale retour de C1, à nouveau, face à un Real Madrid qui s’est imposé 1-0 à Bernabeu lors de la première manche. Trop stérile, trop scolaire, l’escouade bavaroise se fait punir sur coups de pied arrêtés et sur des transitions madrilènes foudroyantes. 4-0, doublés de Sergio Ramos et Cristiano Ronaldo, la plus lourde défaite à domicile de l’histoire continentale du Bayern Munich. Un camouflet pour Pep Guardiola, forcément. «On a mal joué avec le ballon, c’est ma responsabilité, j’ai commis une erreur», reconnaît-il après la partie.

21 octobre 2014 : Rome, bel endroit pour un chef-d'oeuvre

Des mouvements coordonnées, un terrain parfaitement quadrillé, un pressing millimétré, des vagues ininterrompues vers la surface adverse… L’un des plus beaux tableaux de Pep Guardiola à la tête du Bayern a eu lieu à l’Olimpico, au cours d’une soirée où la Roma de Rudi Garcia n’a pu sortir la tête de l’eau qu’en début de partie, étouffée, malmenée et concassée par des Munichois beaucoup, beaucoup trop forts ce soir-là. Après 36 minutes, le score ne trahit pas l’écart abyssal entre les deux équipes : 0-5 ! Des renversements de Jérôme Boateng ou David Alaba aux débordements d’Arjen Robben ou Juan Bernat, en passant par les projections de Philipp Lahm, Thomas Müller ou Mario Götze, le Bayern Munich récite son plan proactif à la perfection, et s’impose finalement 7-1. À voir et à revoir.

6 mai 2015 : Une fessée signée Messi

Quelques mois plus tard, Pep Guardiola retrouve le Camp Nou pour la première fois dans la peau d’un adversaire, à l’occasion des demi-finales. Malgré des absents (Robben, Ribéry, Alaba) et un Lewandowski fortement diminué par une blessure au visage, le Bayern Munich tente de rivaliser balle au pied face à l’armada catalane. Le Bayern sort la carte panache mais souffre, Lewy et Müller se démènent sur le front de l’attaque, le quatuor Lahm - Xabi Alonso - Schweinsteiger - Thiago fait jouer son QI foot, Neuer repousse les arabesques de la MSN… Et puis l’inéluctable, d’abord. 77e minute : un peu d’espace pour Messi aux abords de la surface. Ficelle. L’invraisemblable, ensuite. 81e minute : d’un crochet violent comme un uppercut, l’Argentin envoie Boateng au tapis avant de piquer subtilement le ballon au-dessus de Neuer. Une oeuvre d’art que Messi conclura d’une ouverture décisive vers Neymar dans le temps additionnel. 3-0. Cruel pour un Bayern qui n’a pas su tenir la distance, et une deuxième claque en deux ans pour Guardiola dans le dernier carré.

C.C.