16 mars 2016 : Folie furieuse à l'Allianz Arena
Quand le tirage au sort offre un duel entre deux des meilleures équipes du moment dès les huitièmes de finale, on regrette, un peu, mais on apprécie le spectacle, surtout. Quand ces deux formations proposent un affrontement légendaire, on se régale, on vibre, on saute, on crie, même. Revenue de 0-2 à 2-2 dans la dernière demi-heure du match aller, la Juventus de Massimiliano Allegri décide au retour de ne pas subir sur la pelouse du Bayern Munich. Intense, piquante et efficace, la Vieille Dame se déchaîne dans le sillage de Paul Pogba, Juan Cuadrado ou Alvaro Morata. Pep Guardiola et ses ouailles sont assommés, mais renouent peu à peu le fil de leur jeu et de leur destin. La seconde période est suffocante, l’entrée de Kingsley Coman fulgurante, et le Bayern finit par renverser la Juve (4-2 a.p.) dans une atmosphère incandescente. Cinq ans plus tard, ce match n’a pas pris une ride. Emoji ballon. Emoji feu. Emoji coeur.
21 février 2017 : Quand Pep rencontre Kylian...
Changement de décor, changement d’ère pour Pep Guardiola, désormais à la tête d’une équipe de Manchester City qu’il doit réinventer. Sortis sans encombre de la phase de groupes, les Citizens croisent la route de l’AS Monaco en huitièmes. Le match aller à l’Etihad Stadium part dans tous les sens, Radamel Falcao y va de son doublé malgré un penalty manqué, et Kylian Mbappé se signale pour la première fois à l’Europe du football. Ça n’empêche pas Man City et un Sergio Agüero déchaîné de remporter ce duel (5-3), mais l’obsédé du contrôle qu’est Guardiola ne s’en satisfait pas, forcément. La sanction tombera au retour à Louis-II (1-3), exposant un collectif vieillissant (Caballero, Sagna, Kolarov, Clichy, Touré…) et pas suffisamment adapté aux principes de son nouveau manager.
Lire :
-Récit : La story déjà très animée de Kylian Mbappé avec la Ligue des champions
4 avril 2018 : Le cauchemar d'Anfield
La saison suivante, le technicien catalan a pu développer ses joueurs et sa philosophie à la tête de City, domine la Premier League et s’apprête à vivre un printemps majestueux… à moins que. Survolté, le Liverpool de Jürgen Klopp foudroie des Skyblues dépassés et (encore) plombés par leurs erreurs défensives lors d’une première période cauchemardesque (0-3). Les rêves de gloire de Pep Guardiola en Ligue des champions se heurtent à la réalité impitoyable du très haut niveau : savoir accepter l’inattendu et se montrer intraitable dans les deux surfaces. Pas franchement l’ADN de ce Man City trop tendre, à l’image d’un entraîneur qui cultive malgré lui la réputation de "trop" cogiter au moment d’aborder ces rencontres couperets. Cette fois, c’est son choix d’aligner son futur compatriote Aymeric Laporte latéral gauche qui interpelle. Trop tard, les Reds ont forcé la serrure sans difficulté.
17 avril 2019 : Thriller sans happy end à l'Etihad
Encore une folle soirée, encore des équipes transcendées, encore des renversements insensés… et à la fin, encore un Pep Guardiola atterré. Au moment d’aborder ce quart de finale retour de C1 face à Tottenham, les Citizens sont dos au mur, battus 1-0 à l’aller. Alors ils attaquent à tout-va, mais sont encore pénalisés par les atermoiements d’Aymeric Laporte, coupable sur les deux buts de Heung-min Son. Tottenham mène 2-1. La qualif est loin ? La révolte survient. Raheem Sterling, Sergio Agüero, Kevin De Bruyne : les stars sont au rendez-vous pour signer un scénario fou. 4-2 pour City. C’est plié ? Faites entrer Fernando Llorente, impensable héros des Spurs, contrôleur aérien et buteur à la 73e. Fin des bouleversements ? Attendez un moment, Raheem Sterling s’offre un triplé dans le temps additionnel, son entraîneur exulte, son équipe va arracher sa place dans le dernier carré ! Quoi ? Non ? VAR ? Hors-jeu ! À genoux, Guardiola vacille. Le destin lui échappe à nouveau.
15 août 2020 : Le jour où Guardiola s'est renié ?
Cette fois, plus question de laisser l’imprévu dicter le script. Pep Guardiola sort de deux parties pleines de maîtrise et de maturité pour sortir le Real Madrid en huitièmes de finale (2-1 à l’aller en février, 2-1 au retour en août). Direction Lisbonne et ce Final 8 unique où l’attend sa kryptonite : l’Olympique Lyonnais de Maxwel Cornet. Le maître tacticien n’est pas venu ici pour souffrir, OK ? Alors il réfléchit, et invente. Pas sa meilleure recette : une défense renforcée, un milieu effacé, un pressing timoré, une défense malmenée, sans oublier un Sterling dont le plat du pied s’envole vers les rives du Taje. D’un probable 2-2, Man City voit quelques secondes plus tard le score passer à 1-3. Élimination. Désillusion. Une de plus. Celle de trop ? Neuf mois plus tard, Pep Guardiola a affûté ses instruments et retrouvé la mélodie. Celle de la grande finale. En attendant, merci pour ces moments.