À lire dans France Football cette semaine, l'interview de Tino Kadewere (Lyon) : «Je ne m'attendais pas à être à un tel niveau»
Grande surprise de la première partie de saison, l'international zimbabwéen s'est imposé à l'Olympique Lyonnais. D'un ton lent et posé, à l'inverse de ce qu'il montre sur les terrains, il évoque ici son histoire personnelle faite de découvertes, de souffrances mais aussi de croyances.
Sur son enfance au Zimbabwe
«J’ai grandi dans ce qu’on pourrait appeler un ghetto. Un ghetto appelé Highfield. C’est en banlieue de Harare, la capitale. Il y a beaucoup de bruit, trop de gens dans les rues… Tu es un peu étouffé, tu n’as pas d’espace, mais c’était bon de grandir là-bas. En y réfléchissant, ça m’a donné une vraie stimulation. Tu vois les gens qui n’ont pas voulu ou réussi à planifier leur vie et qui ne s’en sortent pas. La réalité est devant tes yeux tous les jours. Tu te dis : “Si je ne m’en sors pas dans ma vie, je terminerai probablement comme eux, assis sur une route ou sous des ponts à ne rien faire…”»
Sur ses rêves prémonitoires
«J’ai eu ce rêve avant le derby et une sensation. Deux jours avant le match, quand je me suis réveillé, le premier truc que j’ai fait, c’est de taper sur l’épaule de ma femme. “J’ai fait un rêve sur le derby. J’ai marqué deux buts et on a gagné.” Quand j’ai un rêve comme ça, ou elle aussi, on en parle. Quand j’étais au Havre, il y a quelques années, j’ai rêvé que j’allais jouer à Lyon. Je me suis vu avec le maillot de l’OL... Et je ne me suis pas trompé.»
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Sur ses espérances plus jeune
«Je rêvais de jouer en Europe, oui. Mais pour être honnête, je n’ai jamais rêvé d’être ce que je suis en ce moment. Je ne m’attendais pas à être à un tel niveau. Ce n’est pas facile pour un Zimbabwéen de jouer dans un grand club. Donc ce n’était pas dans mon esprit.»
Sur le racisme et l'épisode PSG-Basaksehir
«Pour moi, ils ont gagné le respect du monde entier en quittant le terrain. Se mettre d’accord sur ça, c’est ce qui fait que le foot est plus grand que beaucoup de choses. C’est aussi pour ça qu’on aime le football, parce qu’il est au-dessus de tout. Il se contrefiche de ta couleur, de tes idées, de tes opinions. On est tous les mêmes dans le fond. Je suis fier de ce qu’ils ont fait. Personnellement, j’aurais bien entendu accepté de quitter le terrain.»
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Tino Kadewere dans le France Football de cette semaine en kiosques ou ici, en version numérique.
Johan Tabau