Soccer Football - Champions League - Group H - Manchester United v Paris St Germain - Old Trafford, Manchester, Britain - December 2, 2020 Paris St Germain coach Thomas Tuchel reacts REUTERS/Phil Noble (Reuters)

Analyse : Comment le PSG s'est montré diabolique à Manchester United

Le PSG a obtenu une victoire éminemment précieuse sur la pelouse de Manchester United (3-1). Sauf catastrophe, le club de la capitale verra les huitièmes de finale. Une excellente opération aux multiples facteurs.

Pas sûr que le PSG ait signé un meilleur premier quart d’heure cette saison que celui qu’il a livré ce mercredi soir. Très hauts sur le terrain, actifs au pressing, simples dans l’utilisation du ballon, les Parisiens ont disséqué leurs adversaires. Une période durant laquelle deux joueurs ont pris la lumière : Neymar et Florenzi. Au cœur du jeu, le Brésilien a régné. Avec Verratti aligné d’entrée, il n’a pas eu besoin de décrocher sans arrêt pour soulager le bloc parisien. Déterminé dans son attitude, il a lancé en leader ses coéquipiers en ouvrant le score en reprenant une frappe de Mbappé repoussée par De Gea (0-1, 6e). Dans son sillage, Florenzi s’est montré très incisif sur son côté droit où Telles était abandonné par Martial. Mais De Gea claquait parfaitement sa frappe depuis l’angle de la surface (10e), et Neymar était trop court sur un excellent centre plongeant (14e). A l’image de leur équipe, ils ont cependant marqué le pas après cette entame idéale.

Lire :
-Le gros coup du PSG
-Les notes de Man United-PSG

Les choix de Tuchel

Après cette ouverture du score méritée, Paris a souffert. Bien en place, les hommes de Tuchel ont inexplicablement reculé au fil des minutes. Etouffés par Manchester et sous la menace permanente du quatuor Fernandes-Martial-Cavani-Rashford, ils ont fini par céder (1-1, 32e). Progressivement, les signaux négatifs de ce début de saison refaisaient surface. Neymar s’agaçait avec McTominay, Mbappé continuait de tenter sa chance en soliste et l’équipe se retrouvait de nouveau coupée en deux, sans aucun liant. Et alors que United semblait proche de prendre l’avantage, Tuchel a trouvé les solutions pour rééquilibrer la partie. A l’heure de jeu, le technicien allemand a fait le pari de se passer de Kean et de Paredes pour lancer Herrera et Bakker. Un choix qui a étonné mais qui s’est avéré payant. Avec ce passage en 3-5-2, le coach parisien a redensifié l’axe de sa défense qui était jusque-là en grande souffrance face aux trois attaquants mancuniens. Dans une partie tendue, il s’est aussi évité de voir Paredes sanctionné d’un second jaune. Paradoxalement, c’est avec un attaquant en moins que le PSG a réussi à se montrer de nouveau dangereux. A peine entré, Bakker n’était d’ailleurs pas loin de planter (68e). Libérés sur les côtés, le Hollandais et Florenzi ont pu écarter le bloc des Red Devils pour redonner de l’espace à Neymar au cœur du jeu. 

Lire : 
-Le PSG qualifié en huitièmes si...

La tête plus que les jambes

Mais au-delà de toute considération tactique, ce succès est aussi le fruit d’une maîtrise de l’événement supérieure côté parisien. Plus de trois mois après son épopée du Final 8 de Lisbonne, le PSG a prouvé qu’il a bien grandi dans ces contextes européens tendus. Et lorsque Marquinhos devançait De Gea au second poteau pour pousser le ballon au fond (69e), tout le monde a repensé à la victoire miraculeuse contre l’Atalanta en août. Une fois de plus, le défenseur brésilien a incarné la force mentale de son équipe. En grande difficulté physiquement, à l’image d’un Verratti éreinté en seconde période et sorti sur crampes, Paris a pu compter sur son sang-froid là où Manchester et Fred ont craqué. Expulsé quelques secondes après le second but parisien, le milieu de terrain mancunien a condamné son équipe. Tuchel pouvait planter sa dernière banderille en envoyant Rafinha face à un entrejeu anglais amputé d’un joueur. En difficulté pendant de longues minutes, Neymar s’est offert un ultime effort pour passer en revue la défense mancunienne avant de s’offrir un doublé sur une offrande de son compatriote tout juste entré. Preuve que quand la tête va, les jambes suivent.

Quentin Coldefy