MOUNIC (A.Mounic/L'Equipe)

Après PSG - Manchester City : Neymar, un match à double-face

A l'image de son équipe, Neymar s'est liquéfié en seconde période face à Manchester City malgré un premier acte très abouti. Alors que le PSG était dans le dur, on en attendait peut-être un peu plus du numéro 10 brésilien...

On avait eu le droit au grand Neymar en quart de finale face au Bayern. Tranchant, décisif, juste. Quelques gestuelles, quelques passes de génie nous ont fait penser à ce Neymar grandiose en première période, mais la magie n’a pas pris. Face à Manchester City, au Parc des Princes, le Brésilien a eu deux visages.
 
D’abord le bon Neymar. Celui qui joue juste dans une équipe qui livre une prestation collective impressionnante de maîtrise. Pas besoin d’être fulgurant quand les coéquipiers font le boulot. Positionné sur l’aile gauche sur la feuille de match, le Brésilien a pu profiter d’une grande liberté sur le pré. Souvent au cœur du jeu, très proche de Kylian Mbappé, le Brésilien lançait les contres parisiens. C’est étrangement lorsqu’il touchait le ballon loin des cages d’Ederson, dans le rond central, que le Ney se montrait le plus dangereux. Vif dans ses prises de balle, constamment en mouvement pour proposer des solutions à Gueye, l’ailier déclenchait soit en soliste pour obtenir la faute (22e), soit en trouvant des ouvertures pour les latéraux, comme cette merveille de passe pour lancer Bakker (24e). En phase d’attaque placée, Neymar la jouait collectif et se servait à merveille des prises à deux des Citizens pour servir ses compères libres. C’est de cette manière , en combinant dans la surface avec Verratti, qu’il obligeait Ederson à s’employer (12e).

La heatmap de Neymar lors de la première période. Navas se situant au bas du terrain.

Disponible lorsque Paris avait le ballon, l’Auriverde s’est aussi montré très impliqué dans l’organisation défensive de son équipe. On l’entendait haranguer ses troupes, les replacer en début de match. On le voyait coulisser sur son côté gauche pour bloquer Kyle Walker. Il ne manquait au Brésilien qu’un brin de réussite dans le dernier geste pour rendre une copie très propre. Mais trop maladroit après un festival de Di Maria (23e), puis malchanceux de voir son coéquipier Florenzi le faucher dans la surface (40e), le Brésilien restait muet.

Quand Paris perd, Neymar s'agace

Puis on a eu le mauvais Neymar. Celui qui fait les mauvais choix. Celui qui veut mettre son masque de sauveur, quitte à oublier des coéquipiers mieux placés. Celui qui s’agace. Le PSG s’est effondré en deuxième période et son maestro avec. Le Brésilien a moins touché le cuir qu’en première période (27 ballons touchés contre 38 en première), mais surtout, il l’a touché beaucoup plus bas. Imprécis, il a eu beaucoup de déchets (13 ballons perdus lors du second acte). Frustré, il incendiait un Bakker pas assez haut sur une de ses passes ratées (66e) puis prenait un carton jaune stupide pour une faute sur Dias devant la surface d’Ederson (73e). Dans une des dernières chances parisiennes, il tentait de servir Mbappé, dans le mauvais tempo. On attendait un leader technique quand le bateau sombrait. On ne l’a pas eu.