Après une incroyable séance de tirs au but, Villarreal remporte la Ligue Europa face à Manchester United (1-1, 11 t.a.b. 10)

Cette finale partait tout droit aux oubliettes. Au fin fond de notre mémoire, ce 26 mai 2021 et cette affiche Villarreal - Manchester United, soyons francs, on l'aurait oubliée rapidement. Dans une dizaine d'années, zappée, mise au trou et jetée à la poubelle. Et puis. Et puis... La séance de tirs au but est arrivée. L'INCROYABLE séance de tirs aux buts. Suffocante, époustouflante de justesse technique, dantesque. En apnée pendant 20 tirs tous plus impeccables les uns que les autres, on s'est alors délecté du face-à-face entre les deux gardiens de but qui n'avaient d'autres choix que s'élancer. Seuls au monde. Plein de sang-froid, Geronimo Rulli fusillait son homologue mancunien et scorait le onzième tir au but. En face, David De Gea n'en menait pas large et tout dans son langage corporel annonçait le plat du pied à cet endroit-là, à la gauche du gardien. L'Argentin le comprenait vite et anticipait au bon endroit, au bon moment. Incandescente fiesta pour célébrer l'ancien portier du MHSC (1-1, 11 t.a.b. 10). Villarreal remportait son premier trophée européen. La belle histoire qui pourtant avait démarré bizarrement.
 

Le couteau entre les dents, Manchester United entamait la rencontre en exploitant les ailes et en s'imposant territorialement. Scott McTominay allumait le premier pétard... mouillé (7e). Bien en place, les Red Devils étouffaient la relance des Espagnols et ne laissaient aucun espace. Après un bon centre d'Aaron Wan-Bissaka dégagé par la défense de Villarreal, Luke Shaw récupérait le cuir et centrait fort devant les cages de Rulli (20e). Personne ne coupait la trajectoire et profitait de cette belle aubaine. Peu en vue et en difficulté, les hommes d'Unai Emery émergeaient quelque peu après un centre plein de malice de Carlos Bacca en coup du foulard. Un petit coup de peps confirmé par la belle percussion de Yeremy qui écrasait sa tentative (27e). Le retour à la surface du sous-marin jaune se confirmait. Dani Parejo s'exécutait au coup franc. Bien ciselé, le coup franc de l'ancien Valencian parcourait la défense et trouvait Gerard Moreno, parti dans le dos d'un Luke Shaw dépassé. L'attaquant de la Roja plaçait son plat du pied droit en opposition et faisait exulter ses supporters (1-0, 29e). Touché, Manchester United interloquait par ses circuits de passes ankylosés. En perte de vitesse, les ouailles de Solskjaer rejoignaient les vestiaires avec un handicap au score pas forcément mérité.
 

Bougés d'emblée par Villarreal qui faillit bien profiter d'un énorme cafouillage dans la surface (48e), Man U se restructurait et reprenait le contrôle de la sphère. En multipliant les coups de pied arrêtés et en foutant une pression constante, les Red Devils finissaient par faire craquer des Espagnols sur le reculoir. Corner de Shaw dégagé par la défense amarilla. Rashford armait une frappe contrée par la défense adverse... Et le ballon, tel un aimant, revenait dans les pieds d'Edinson Cavani qui n'avait plus qu'à conclure (1-1, 54e). Après l'égalisation anglaise, Villarreal subissait clairement le jeu et ne semblait plus capable de tenir devant le rythme mis par Pogba et consorts. Omniprésent à gauche, Luke Shaw crochetait, se mettait sur son pied droit et exécutait un centre-tir puissant qui atterrissait en ricochet sur la tête de Cavani. L'Uruguayen voyait son coup de flipper contré par Pau Torres, tout chanceux de se trouver là (71e). Aculés, les Amarillos tenaient pourtant le coup. Rashford (81e), puis Pogba de la tête (89e) ne cadraient pas leurs tentatives. Usé physiquement, Villarreal se créait pourtant la dernière occasion du temps règlementaire sur un enroulé raté de Pau Torres, pourtant tout seul (90+2e). Direction, l'incertitude et trente minutes de plus dans la carafe. La tasse était déjà bien pleine et elle débordait allègrement. Fatigués, les 22 acteurs avaient un mal fou à construire quoi que ce soit. Hachée comme jamais, la prolongation n'offrait pas grand-chose mis à part un tir dévissé de Moreno (99e). Jusqu'à l'incroyable dénouement à Gdansk et la quatrième Ligue Europa soulevée par l'incroyable Unai Emery...