Didier Quillot, ancien directeur général, et Nathalie Boy de la Tour, qui a été remplacée par Vincent Labrune, lors d'une assemblée générale de la LFP. (A. Mounic/Lâ?™Équipe)

Arrêt, Crise, Emprunts, Final 8... L'Abécédaire de l'année dingue du football français (1/4)

De A à F : première partie de l'abécédaire dédié à l'année 2020 du football français. De l'arrêt des compétitions aux emprunts souscrits, en passant par le Final 8 ou encore la qualification de l'équipe de France pour le dernier carré de la Ligue des nations...

A comme Arrêt

Comme presque partout en Europe (exception faite de la Biélorussie), le football français a été contraint de se mettre sur pause pour limiter la propagation du coronavirus. Après 28 journées de jouées, la LFP a suivi les Championnats voisins en suspendant les compétitions à la mi-mars. Idem pour la FFF en ce qui concernait la Coupe de France et des compétitions amateurs. Mais contrairement aux principaux Championnats du continent qui ont tous retrouvé les terrains avant l'été, le football n'a pas repris malgré la fin de la première vague de la pandémie. La faute à cette déclaration d'Edouard Philippe le 28 avril : «La saison 2019-2020 de sports professionnels, notamment celle de football, ne pourra pas reprendre.» Le début d'un très long feuilleton et, surtout, d'une année galère. Aujourd'hui, le football amateur est de nouveau à l'arrêt depuis la fin octobre.

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B comme Bleues

Ou comme : «Bonne ambiance» si l'on se veut un poil ironique. L'équipe de France féminine a eu beau conclure 2020 en décrochant son billet pour l'Euro 2022, difficile de tirer du positif de l'année des Bleues. En cause, une guerre ouverte entre Corinne Diacre et plusieurs cadres de la sélection. Si la sélectionneuse s'était déjà retrouvée au cœur de conflits avec Eugénie Le Sommer ou Wendy Renard, elle a dû gérer la pause internationale de Sarah Bouhaddi et, surtout, une sortie médiatique cinglante d'Amandine Henry. «Sportivement, je n'ai pas vécu à 100% l'épanouissement. Humainement, je voyais des filles pleurer dans leur chambre et ça m'est arrivé aussi, car j'avais envie de vivre ce Mondial mais c'était un chaos total. C'était l'atmosphère, le management, l'ambiance générale...», a notamment déclaré la capitaine des Bleues après avoir été laissée de côté pour un rassemblement automnal. Noël Le Graët a timidement tenté de jouer les conciliateurs, mais le fossé semble définitivement creusé entre Diacre et certaines joueuses. La préparation à l'Euro s'annonce folklorique.

C comme Crise

Des vives tensions entre présidents de club au sujet de l'arrêt définitif de la Ligue 1, aux attaques internes chez les Bleues, en passant par les révélations sur la FFF, le fiasco Mediapro ou encore le football amateur en grande difficulté : 2020 aura été l'année de bien des crises pour le football français. Tant sur le plan politique, économique, managériale ou même sociale. Le coronavirus aura notamment mis en lumière la fragilité économique du secteur et sa gouvernance chaotique, sur fond de tensions entre nombre de ses acteurs. Et vu l'impact à long terme de la pandémie, difficile de croire que 2021 sera l'année de l'apaisement.

Le crash Mediapro, symbole d'une année pas comme les autres. (J. Prévost/Lâ?™Équipe)

D comme Demi-finale

Au milieu de cette année cataclysmique, Didier Deschamps et les Bleus continuent de mener tranquillement leur barque. En attendant l'Euro l'été prochain, l'équipe de France a signé une superbe phase de groupe en Ligue des nations. Avec quatre victoires en autant de rencontres contre la Suède et la Croatie, les Bleus se sont aussi offert un succès de prestige à Lisbonne contre le Portugal pour s'offrir la première place. Outre ces résultats probants, la campagne aura été l'occasion d'assister au retour de Paul Pogba, aux arrivées de petits nouveaux comme Houssem
Aouar, Eduardo Camavinga, Dayot Upamecano ou Marcus Thuram, et aux performances toujours aussi fiables d'Olivier Giroud. Qualifiés pour les demi-finales, les Français retrouveront la Belgique à l'automne 2021. Et on a déjà hâte.

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E comme Emprunts

Quand la Ligue et les clubs tentent de sauver les meubles. Privés des dernières échéances des droits TV suite à l'arrêt définitif de la saison 2019-20, la LFP avait alors souscrit un prêt garanti par l'Etat de 224,5 millions d'euros auprès de la Société Générale afin de maintenir les clubs à flots. Et si aucune échéance de remboursement n'était prévue pour la première année, la situation s'est tout de même aggravée. Devant l'incapacité de Mediapro à honorer sa deuxième échéance des droits de diffusion 2020-21 (172 millions d'euros dus en octobre), la Ligue a été contrainte de solliciter un second emprunt à hauteur de 120 millions d'euros, remboursable en trois fois aux mois de février, avril et juin 2021. En un an, l'instance du football professionnel français s'est donc endetté de près de 350 millions d'euros. Et alors que l'échec Mediapro est définitivement acté, la Ligue ne présenterait plus les garanties nécessaires pour contracter un troisième emprunt. Alors que certains clubs sont déjà dans le rouge...

F comme «Final 8»

Oui la campagne européenne 2020-21 des clubs français est pour l'instant un échec retentissant en dehors des qualifications du PSG et du LOSC. Mais FF préfère retenir le parcours historique que nous ont offert l'OL et le PSG en Ligue des champions au cœur du mois d'août. Alors que les Parisiens avaient retourné Dortmund en mars, les Lyonnais ont livré une véritable bataille à Turin, quasi six mois après leur match aller, pour s'offrir une place au «Final 8» de Lisbonne. En quart de finale, les Gones ont remis ça en scalpant le City de Guardiola après un scénario fou, tandis que Marquinhos et Choupo-Moting ont fait hurler tout Paris contre l'Atalanta. Si l'OL est tombé en demi-finale après une belle prestation face au Bayern, le club de la capitale a impressionné pour écarter Leipzig et s'offrir une finale historique. Avant de tomber à son tour face à un Bayern injouable. Merci pour les émotions.

Quentin Coldefy

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