Battu à Séville, l'Atlético perd l'occasion d'accroître son avance en tête de la Liga

Après le succès du Real Madrid contre Eibar ce samedi, l’Atlético devait à tout prix faire un résultat à Séville pour conserver ses distances avec le rival merengue et mettre la pression sur le Barça qui jouera demain soir contre Valladolid. Sauf que les Colchoneros n’ont jamais été dans le coup à Sanchez-Pizjuan et laissent la porte grande ouverte à un retour de ses poursuivants dès le week-end prochain. D’entrée de jeu, c’est Séville qui avait pris les choses en main et obtenait même un penalty suite à une faute sur Rakitic. Mais Oblak détournait la (toute petite) tentative d’un Ocampos peu inspiré sur le coup (7e). Entre-temps, le gardien slovène s’était déjà chauffé les gants sur un missile de Suso (5e). La domination andalouse se poursuivait et De Jong voyait sa tête être détournée in extremis par Felipe (9e). En l’espace de cinq minutes, Séville aurait pu mener de deux buts, voire trois sans aucune contestation possible ! Peu à peu, le doute commençait à s’installer dans les têtes madrilènes. Acculé et incapable de relever la tête, l’Atlético passait une première demi-heure à contenir les vagues sévillanes (20e, 26e, 28e). Pis encore, seul Lemar permettait au leader de la Liga de respirer sur une frappe lointaine (14e). Il fallait attendre les dix dernières minutes de la première période pour voir les ouailles de Simeone reprendre du poil de la bête et s’offrir quelques séquences de construction. Insuffisant toutefois pour apporter le danger et mettre à mal une formation de Séville extrêmement bien préparée.

 

Auteur de de quarante-cinq minutes très intéressantes, la bande à Lopetegui remettait le couvert dès la reprise. Esseulé au second poteau, Rakitic tentait une reprise de volée qui passait au-dessus (53e). Après un gros quart d’heure homogène, les Andalous mettaient à nouveau le pied sur l’accélérateur et trouvaient enfin la faille. Sur un centre millimétré de Navas, Marcos Acuña plaçait une tête hors de portée d’un Jan Oblak abandonné par sa charnière centrale (1-0, 70e). L’Argentin marquait en prime son premier but sous les couleurs du FC Séville. Et surtout, un but synonyme de victoire. Car derrière, l’Atlético Madrid ne parvenait pas à revenir dans la partie malgré une dernière tentative repoussée par Bono, le portier de Séville dans le temps additionnel (90+1e). Une troisième défaite de la saison qui pourrait coûter très cher pour les hommes de Simeone. À neuf journées du terme, l’Atlético est un fragile leader de la Liga. Et doit sérieusement commencer à regarder dans son rétroviseur.

Si l’Atlético a réalisé une prestation de très mauvaise facture, Séville n’y est pas étranger. Les hommes de Julen Lopetegui ont mis les ingrédients qu’il fallait pour mettre en porte-à-faux la tactique concoctée par Diego Simeone. Et franchement, le jeu produit par les Sévillans a été emballant de la première à la dernière minute. Collectivement, il n’y avait rien à jeter. Seule fausse note, le penalty de Lucas Ocampos en début de partie qui aurait dû permettre au quatrième du Championnat de passer une soirée encore plus tranquille.

Insuffisant, franchement insuffisant. Le terme n’est pas galvaudé. Car dans une rencontre aussi importante, on attendait beaucoup mieux de Luis Suarez. Mais l’Uruguayen a offert, comme ses partenaires, une prestation indigne de son niveau. Esseulé à la pointe de l’attaque, il a passé le plus clair de son temps à pester sur les décisions arbitrales plutôt que d'apporter le danger. En prime, on retiendra son altercation avec Acuña qui n’avait pas lieu d’être à l’heure de jeu. L’ancien du Barça est clairement passé à côté de son sujet.

Thomas Bernier

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