Bundesliga : Robert Lewandowski - Erling Haaland, le grand comparatif statistique

Alors qu'il seront opposés ce samedi à l'occasion du Klassiker entre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund, Robert Lewandowski et Erling Haaland continue de défier les chiffres. Qu'est-ce qui rapproche les deux chasseurs, qu'est-ce qui les différencie ? FF les passe au crible.

Cédric Chapuis mis à jour le 17 janvier 2022 à 22h25

C'est l'histoire d'un vétéran et d'un gamin animés par la même passion : faire trembler les filets. Beaucoup. Souvent. Tout le temps, en fait. Gourmands, gloutons même, Robert Lewandowski (32 ans) et Erling Haaland (20 ans) affolent les statistiques depuis plusieurs années pour l'un, plusieurs mois pour l'autre, et les deux avant-centres font évidemment partie de l'élite à leur poste. Le Polonais du Bayern Munich évolue même dans une catégorie à part cette saison, avec ses 28 buts en 22 matches de Bundesliga ! Ralenti par une blessure musculaire en décembre, son rival du Borussia Dortmund a scoré "seulement" 17 fois en 18 apparitions en Championnat.

Voir aussi :
- La fiche de Robert Lewandowski
- La fiche d'Erling Haaland

À l'échelle européenne, il existe un autre ovni dans les 5 principaux Championnats : Luis Muriel, auteur de 15 buts en seulement 881 minutes de jeu en Serie A avec l'Atalanta. Erling Haaland, lui, suit le même rythme que Cristiano Ronaldo, en termes de production (0,86 et 0,87 xG par 90 minutes) comme d'efficacité (0,99 but par 90 minutes). Avec 1,35 but pour 0,93 xG par 90 minutes, Lewandowski affiche la troisième plus forte surperformance parmi les fines gâchettes du Big 5 (+45%, derrière Muriel +61% et Suarez +56%).

À distance de son concurrent dans ce premier tableau, Haaland refait son retard lorsqu'on occulte les penalties. Le Norvégien en a converti un sur deux tentatives en Championnat, contre cinq sur six pour Lewandowski. En comptant uniquement les buts dans le jeu en Bundesliga et en Ligue des champions, la moyenne de l'ancien de Salzbourg est même supérieure : 1,09 but par 90 minutes, contre 1,02 à son concurrent ! Plus précis dans ses frappes (55,6% de tirs cadrés contre 42,2), Haaland se procure également des situations plus favorables (0,23 xG par tir contre 0,18), notamment parce qu'il tente sa chance de plus près (à 11,8 mètres en moyenne, contre 13,3 mètres pour le Bavarois).

Mais la vraie différence entre les deux hommes ne se situe pas forcément face au but, plutôt dans leur participation au jeu. Le Polonais touche plus de ballons et effectue plus de passes en moyenne, dans une équipe bavaroise qui confisque régulièrement la possession. "Lewy" aime également décrocher pour servir de relais, voire de playmaker pour varier le danger et exploiter la vitesse de ses ailiers. Sa zone d'action est donc plus étendue, quand Haaland se concentre sur la finalisation des actions, même s'il apprécie le demi-espace droit pour lancer certaines offensives.

Les zones d'action de Robert Lewandowski cette saison. (Wyscout)

Les zones d'action d'Erling Haaland cette saison. (Wyscout)

Haaland s'épanouit jusque-là dans un registre plus direct

Le phénomène norvégien a le potentiel pour développer sa panoplie et s'approcher du cheat code absolu que représentent Lewandowski et son jeu ultra-complet. Mais il s'épanouit jusque-là dans un registre plus direct. Sa plus faible participation à la construction ne l'empêche ainsi pas de talonner son aîné dans les ballons touchés dans la surface adverse (7,35 contre 7,58), les passes clés (1 contre 1,13) ou dans les situations de tirs créées (2,42 contre 2,85).

Pour une distance parcourue similaire (10,3 km par 90 minutes pour Lewandowski, 10,4 pour Haaland), le Norvégien réalise également beaucoup plus de sprints (25,5 contre 18,6). L'ultime registre différenciant les deux chasseurs concerne l'activité en phase défensive. Le numéro 9 du Bayern va plus souvent presser l'équipe adverse, et réalise trois fois plus d'interventions (0,98 tacles+interceptions en moyenne contre 0,32) que son jeune adversaire. S'il exploite son potentiel athlétique, Haaland a tout pour combler son retard. Pour prétendre à la couronne, il faudra continuer de martyriser les gardiens, aussi.

Cédric Chapuis Suivre @cedchapuis