Que ce soit sur le terrain ou dans l'équipe type concoctée par l'organisation (CAF), les Lions de l'Atlas, champions sortants couronnés, ont confirmé qu'ils étaient au-dessus du lot. La sixième édition aura été un bon cru, en termes d'organisation, de révélations et même parfois de jeu, sur certaines affiches. (Crédit photo : @Cafonline.com)
Frank Simon
mis à jour le 8 février 2021 à 16h42
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Le CHAN daté 2020 est mort, vive le CHAN ! Rendez-vous en janvier 2023 en Algérie, sous réserve que le tournoi chez les champions d'Afrique ne soit pas non plus re-décalé une deuxième fois (il était prévu à l'origine en juillet-août 2022). Les Lions de l'Atlas sacrés en 2018 chez eux face au Nigeria se sont imposés dimanche soir à Yaoundé aux dépens du Mali (2-0), finaliste lui en 2016. Un couronnement somme toute logique mais très contesté par des Aigles qui furent en capacité de mener alors que le score était toujours à 0-0.
Le Maroc a doublé
Invincibles il y a trois ans où ils avaient survolé leur propre tournoi, les Marocains ont remporté cinq de leurs six matches, inscrivant quinze buts et n'en encaissant que trois. Sous la direction de Lhoussine Ammouta, qui a succédé à Jamal Sellami dans le rôle de faiseur de rois, ils ont débuté doucement leur tournoi. Bardés de certitudes dans le jeu comme dans l'attitude, ils n'y étaient pas face au Togo (1-0) puis au Rwanda (0-0). Le réveil est intervenu lors de la 3e journée. Ensuite, le collectif huilé, emmené par plusieurs vainqueurs de 2018 (Zniti, Jabrane, Hafidi et El-Kaabi) plus le Monsieur Plus, Soufiane Rahimi, n'ont plus rien lâché jusqu'en finale. Le Maroc place cinq joueurs de champ sur dix dans le onze type avec El-Moussaoui le latéral gauche, Abdelmounaim Boutouil le stoppeur, Yahya Jabrane au milieu, Soufiane Rahimi et Ayoub El-Kaabi aux avant-postes.
Soufiane Rahimi (@Cafonline.com/D.R)
Un tournoi globalement satisfaisant
Avec 62 buts inscrits et une moyenne légèrement inférieure à deux buts par match, l'édition 2020 est légèrement supérieure à Maroc 2018. Les sceptiques diront toujours que le niveau de jeu général aura été moyen, les observateurs pointant du doigt l'inefficacité (ou maladresse) des attaquants. Sur certaines affiches, c'est vrai, mais rappelons que la moitié des pays qualifiés sont arrivés alors qu'ils étaient privés de compétition sur le plan national depuis un an ou plus, Covid-19 oblige. Ensuite, le spectacle et l'intensité ont été au rendez-vous sur plus de la moitié des 32 matches, avec des points d'orgue (Togo-Rwanda, Maroc-Ouganda, et puis la plupart des matches couperet). Au passage, bravo au Togo qui fut tout proche de se qualifier pour les quarts pour sa première participation.
Bon point à l'organisation
Le CHAN a servi de répétition générale en vue de la CAN qui se déroulera dans moins d'un an au pays de Roger Milla et de Samuel Eto'o. Là-bas, on a vu d'excellentes pelouses, à Douala, Limbe et Yaoundé, qui ont eu le mérite de «tenir» trois semaines durant. On a également découvert un stade exceptionnel, la perle Japoma à Douala. Certainement l'une des plus belles enceintes du continent, et appelée à accueillir la CAN camerounaise dans moins d'un an. Le public a été présent, la jauge des 25% étant souvent atteinte et bien respectée. Un petit bémol peut-être concernant l'organisation sur ce que certains ont baptisé «l'affaire des tests Covid» côté RD Congo, qui faillit priver cette dernière de son quart contre le Cameroun. Une enquête est diligentée par la CAF pour dégager les responsabilités. Par ailleurs, certains ont noté que les autorités imposaient aux porteurs de billets d'être présents trois ou quatre heures avant au stade, sous peine de voir les routes fermées. A revoir d'ici l'an prochain...
Un joli lot de révélations
Pêle-mêle, citons le meneur de jeu guinéen, Morlaye Sylla (Horoya Conakry), trois buts en quatre rencontres et quatre fois désigné Homme du match, Ako Assomo, le couloir gauche camerounais (AS Fortuna), Hamed Belem, autre joueur de couloir du Burkina (Rahimo Fc), Salomon Banga, le capitaine camerounais et stoppeur du Cotonsport de Garoua, double buteur dans ce CHAN, Issaka Samaké, le latéral droit du Stade Malien et grand spécialiste des coups de pied arrêtés, Richard Nane, l'attaquant togolais de l'ASCK de Kara, Prince Mouandza le latéral congolais des Diables Noirs ou encore l'Ougandais Saidi Kyeyune (URA) au pied qui crache la foudre. Ceux-là, et ils ne sont pas les seuls, la liste ne prétendant pas être exhaustive, ont séduit, impressionné et certains ont même déjà signé ailleurs, en Afrique ou hors du continent.