Corentin Tolisso : «Pour être dans cette liste, j'ai dû travailler deux fois plus»
Malgré une saison tronquée par une blessure, Corentin Tolisso est du voyage pour l'Euro. Le milieu de terrain est revenu, en conférence presse, sur sa course contre la montre pour tenir sa place avec le groupe bleu, sur ses préférences sur le pré, sa fierté de jouer avec Karim Benzema...
Sa présence dans la liste, une surprise ?
«Ç'a été une petite surprise dans le sens où quand j'étais blessé je n'y croyais plus du tout. Les docteurs m'annonçaient 3-4 mois d'indisponibilité. C'était pas dans les délais. Pour moi c'était pas un objectif. Quand j'ai lâché les béquilles au bout de 6 semaines, j'ai vu que je n'avais pas de douleurs, que j'arrivais à marcher, à courir. Les médecins et les kinés du Bayern ont vu que j'avançais assez vite. Donc c'est vite devenu un objectif car je savais que je pourrais rejouer avant la liste. C'était une course contre la montre. je voulais rejouer avant pour montrer au sélectionneur que j'étais apte.»
Sur les forces et l'identité de l'équipe de France
«On est une équipe assez complète, on peut jouer de différentes manières : en bloc bas, en bloc haut, en possession, en contre. c'est ce qui fait notre force.»
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Sur son retour physiquement
«Moi ça va faire plus de 6 semaines que je fais de la préparation physique au Bayern. C'est une continuité, j'ai fait beaucoup de course avant de reprendre les matches. Aujourd'hui je me sens bien physiquement. Je suis dans la continuité de mon travail physique. A partir du moment où j'ai lâché mes béquilles, ça a été le déclic. Je me sentais vraiment bien. Avec la progression à laquelle j'allais, pour moi l'Euro était envisageable.»
Sur un potentiel positionnement à la Matuidi
«Je peux prétendre à jouer là où il faut jouer, c'est ça le plus important. Comment on va évoluer, c'est le coach qui décidera. Si comme à la Coupe du Monde c'est un milieu qui jouera à gauche ou un ailier, c'est le coach qui décidera. Si je suis amené à jouer à ce poste là, il n'y a aucun souci.»
Sort-on plus fort d'une blessure comme celle-ci ?
«Oui je pense, mentalement ç'a été extrêmement dur pour moi, surtout au début. Pour arriver dans cette liste j'ai dû travailler deux fois plus, parce que j'étais blessé et il fallait revenir au niveau beaucoup plus vite. Pendant toute ma préparation, dès que j'ai lâché les béquilles, c'était le déclic. Il y avait cet objectif Euro dans ma tête. Chaque fois que je me réveillais le matin, je pensais à l'Euro. Je travaillais pour l'Euro. L'objectif c'était de revenir et d'être à fond pour l'Euro.»
Sur le premier match de l'Euro à Munich, face à l'Allemagne...
«C'était une motivation supplémentaire, de jouer contre mes coéquipiers. Quand je travaillais, je les voyais s'entraîner dehors, je me suis dit que je voudrais être présent pour jouer contre eux, que je voulais les battre lors de ce premier match. On connaît la rivalité entre l'Allemagne et la France, bien sûr j'étais déterminé à revenir pour ce match.»
Sur ses performances lors des périodes de préparation
«Moi je me donne toujours à fond, en préparation ou en stage. je sais que je ne suis pas titulaire, et moi c'est mon objectif. Il faut se donner à 100 pour prouver au coach qu'il peut compter sur nous, que ce soit comme titulaire ou pour jouer un bout de match, et ça passe par l'entraînement.»
Sur le poste qu'il préfère
«J'aime bien jouer à deux 6, on peut descendre plus bas, organiser le jeu. ça me permet de jouer plus haut aussi. J'aime bien jouer numéro 8, ça me permet d'être plus près du but et j'adore marquer des buts. En numéro 10 comme j'ai pu jouer au Bayern, je n'ai pas assez de repères.»
Sur le retour de Karim Benzema
«Ça a été une surprise comme pour vous. Au niveau sportif ce n'est pas une surprise. Je ne pense pas qu'il y ait d'appréhension, on sait que c'est un très grand joueur, c'est facile de jouer avec lui. Pour l'animation offensive, ça ne peut être que positif pour l'équipe de France. Étant supporter de l'OL je l'ai forcément supporté. Quand j'allais au stade à 14 ans il jouait. Me dire que je joue avec lui, c'est une très très grande fierté. Je ne m'imaginais pas jouer avec lui quand j'étais petit, je suis très content. Il est bien, il est détendu. Karim était en équipe de France bien avant moi. Il découvre un peu l'équipe car il n'a pas forcément joué avec tout le monde. Il est très bien, il a fait de très bonnes séances, on sait que c'est un joueur exceptionnel. Jouer avec lui, ça ne peut que faire progresser.»
La France meilleure équipe du monde ?
«Je pense qu'on a la meilleure équipe du monde. On l'a prouvé en 2018. Aujourd'hui on n'a pas exactement les mêmes joueurs mais beaucoup étaient présents en 2018. Je pense qu'on est plus fort dans le sens où on a pris en maturité, en expérience, on n'est moins jeune qu'avant. Ces critères font qu'on est encore plus forts. J'espère que ça nous amènera la victoire.»
L'Euro, le trophée qui manque à son palmarès et à l'équipe ?
«Oui, personnellement c'est le trophée qui me manque. J'ai eu la chance de gagner 6 titres avec le Bayern l'année dernière, dont la Ligue des champions et la Coupe du monde des clubs. J'ai gagné la Coupe du monde, il ne manque que l'Euro. Faire le doublé, on imiterait nos aînés qui l'ont fait il y a 21 ans.»
Le principal danger de l'équipe de France, c'est l'équipe de France elle-même ?
«Non je ne pense pas. Nous sommes tous des garçons qui avons les pieds sur terre, avec beaucoup d'humilité. C'est pas parce qu'on a gagné la Coupe du monde qu'on va gagner en un claquement de doigts. Ça va passer par beaucoup de travail , de détermination, rester humble.»
Sur la bulle et le Covid
«On n'y pense pas énormément. Je ne suis pas dans la crainte. Je vis puis on verra bien. Ça va être une situation compliquée. On ne pourra pas voir nos familles comme en 2018 pour relâcher la pression, couper un peu et voir nos proches. Mais c'est comme ça. On ne sait pas non plus si tous les stades seront pleins mais il faudra s'adapter tout simplement.»