deschamps (didier) (F.Faugere/L'Equipe)

Coupe du monde, finale : ce qu'il faut retenir de la conférence de presse de Didier Deschamps

Il y a 20 ans, Didier Deschamps soulevait la Coupe du monde en tant que joueur. Il n'est plus qu'à un match de la remporter également en tant qu'entraîneur. Le sélectionneur des Bleus est revenu ce samedi sur les différences qui existent entre ces deux rôles et sur la manière dont il a préparé la rencontre.

Le traitement réservé à Kylian Mbappé

«Kylian est un jeune joueur qui a beaucoup de talent. Il l'a prouvé avant et il le prouve ici aussi. Il n'y a a pas de traitement particulier, il fait partie des 23 et il est traité comme les autres. De par mon expérience, j'ai toujours un peu d'indulgence pour les jeunes car ils ont un peu moins de vécu. Kylian est à l'écoute, il sait ce qu'il veut. Avec lui ou avec les autres, si je leur dis quelque chose de pas bien à entendre, c'est pour leur bien et ça doit leur servir pour la suite.»

La différence d'expérience entre les Bleus et la Croatie

«L'équipe d'aujourd'hui est différente de celle d'il y a deux ans car il y a 14 joueurs qui n'étaient pas là, ces joueurs ont découvert ce qu'était une grande compétition ici en Russie. Cette sélection de Croatie a une solide expérience en club, avec des joueurs qui sont à maturité. Jusqu'à présent, on a souvent affronté des équipes qui avaient plus d'expérience, plus de vécu, ça me parait logique car mon groupe est jeune. Il y en a neuf qui étaient là en 2016, ils savent qu'il y a des choses à faire différemment mais c'est que quand on a vécu ce genre de situation qu'on peut dire qu'on appréhende plus ou moins bien un événement, même si la finale reste un match à part.»

La différence entre une finale de Coupe du monde en tant que joueur et en tant qu'entraîneur

«Quand on est joueur, on est acteur. Quand on est entraineur on vit à travers ses joueurs car, je ne cesse de leur répéter, demain c'est leur match. Ma réussite est liée à la leur mais ce sont eux sur le terrain. Quand on est joueur, je ne vais pas vous dire que c'est la plus belle vie mais presque, il y a la dépense énergétique, physique tandis qu'en tant qu'entraîneur, c'est plus une dépense mentale, psychologique et cette fatigue est plus usante que celle qui est physique.»

La manière dont il a préparé la rencontre

«On a connu une finale d'Euro qui s'est mal passée mais même si ça c'était bien passé ça ne veut pas dire que j'aurais fait la même chose. Il faut savoir se renouveler, s'adapter (...). L'objectif c'est de préparer au mieux mon équipe pour ce rendez-vous, et ça passe évidemment par exemple par nos quatre analystes vidéo qui ont fait un superbe travail sur toute la compétition, et qui ont analysé les six matches de la Croatie. Il y a à la fois la préparation mais également une grosse part sur l'analyse de l'adversaire. Les deux sont liés pour nous permettre de nous préparer à ce rendez-vous.»

L'excitation de la finale

«L'euphorie, il n'y en a pas, je ne la ressens pas. Il y a de la satisfaction d'en être là et de jouer le plus beau match de l'année. Après, au-delà de ça, il y a le résultat qui dit qu'on aurait pu faire les choses différemment. Parfois, il y a une part d'irrationnel. Contre l'Argentine c'est Lucas Hernandez, notre latéral gauche, qui centre pour Benjamin Pavard, notre latéral droit, qui marque. Si je vous dis que c'était travaillé à l'entraînement vous allez rigoler. Parfois c'est l'irrationnel qui prend le pas, ça tient à peu de choses. Pour faire référence a notre finale perdue, les poteaux rentrants c'est mieux que les poteaux sortants, car les poteaux sortants ça fait mal.»

Luka Modric

«Je suis désolé de vous contredire mais si Modric n'a pas de mobilité, on n'a pas dû regarder le même Modric, et il n'est pas spécialement axial. C'est un joueur qui a une base technique et une intelligence de jeu très importante. C'est un joueur capable de marquer et de faire marquer. C'est plus un milieu de terrain, même s'il est plutôt offensif, que Hazard et Messi qui sont des véritables attaquants.»

Najim Medini