Donnarumma a-t-il tué toute concurrence ?
Qui pour succéder à Alisson Becker, vainqueur du premier Trophée Yachine du meilleur gardien du monde créé par FF en 2019 ? Gianluigi Donnarumma peut faire figure de favori. De là à dire qu'il a déjà gagné ? Voici trois arguments pour le penser et trois autres pour ne pas trop s'enflammer.
OUI
Une finale qui a marqué les esprits
Jadon Sancho et Bukayo Saka en feront des cauchemars encore longtemps. Les deux jeunes anglais choisissent le même côté pour leur tir au but décisif de la finale de l'Euro devant leur public en juillet dernier. Mais, à chaque fois, ils butent sur un Gianluigi Donnarumma qui se détend parfaitement sur sa gauche. Déjà bien parti sur la tentative d'Harry Kane, le gardien du Milan AC fait basculer la soirée londonienne pour porter la Nazionale tout en haut. Au terme d'une finale où Gigio a été à la hauteur de l'événement au cours de ses différentes interventions (64e et cette tête de John Stones, 115e et ce coup franc de Kalvin Phillips) malgré une légère frayeur durant la prolongation (108e) et un but sur lequel il ne peut rien. Des prestations qui ont, en somme, marqué les esprits dans la course au meilleur gardien de l'année.
Une compétition proche de la perfection
C'est simple, il a été élu meilleur joueur de l'Euro ! C'est dire le niveau dévoilé par Gianluigi Donnarumma pour aider, et pas qu'un peu, la Nazionale à monter sur le toit de l'Europe et à redevenir une nation forte du continent. Aucun but encaissé en poules, un lors de chaque rencontre de la phase éliminatoires, mais plusieurs arrêts déterminants, une certaine sérénité digne des meilleurs et, donc, des prestations de haut niveau sur les deux séances de tirs au but. Car en plus de la finale (voir ci-dessus), on n'oublie pas qu'il dévie la tentative d'Alvaro Morata en demi-finales.
Aucun gardien ne paraît en mesure de le concurrencer
Si on prend un peu de hauteur sur l'année 2021 au poste de gardien de but, qui pourrait venir jouer les premiers rôles pour ce Trophée Yachine ? On pense à Edouard Mendy, vainqueur de la Ligue des champions avec Chelsea ; à Ederson, champion d'Angleterre avec City et finaliste de la C1 ; à Keylor Navas, auteur de parades marquantes face au Barça et au Bayern. Mais aucun de ces trois, au même titre que les Hugo Lloris, Marc-André ter Stegen, Thibaut Courtois ou Samir Handanovic ne semble avoir autant marqué l'année de son empreinte que Gigio Donnarumma. Ce dernier dispose également du petit atout d'avoir terminé deuxième de Serie A derrière l'intouchable Inter.
NON
Toujours aucune trace en Ligue des champions
Mine de rien, s'il est porté très haut depuis sa finale de l'Euro, Gianluigi Donnarumma a encore pas mal de boulot avant de devenir un très grand. Il faudrait déjà qu'il ouvre son compteur en Ligue des champions. A 22 ans, il affiche toujours un zéro pointé en termes de matches disputés avec "seulement" 22 rencontres de Ligue Europa avec le Milan AC (Donnarumma et les Lombards ont été éliminés en huitièmes de finale par Manchester United en mars dernier). Pas de quoi, donc, marquer d'autres points dans l'esprit du jury du Trophée Kopa. On sait en effet que la C1 est importante au moment de faire le bilan.
Il pourrait être ralenti à la reprise
Le Paris Saint-Germain a peut-être (cela reste à confirmer sur la durée) réalisé un joli coup en embauchant le récent champion d'Europe libre de tout contrat. Mais le club de Mauricio Pochettino compte aujourd'hui deux derniers remparts de grande qualité avec Keylor Navas et donc l'Italien. Avec chacun la volonté d'être numéro 1 quoiqu'il arrive. A peine arrivé, Donnarumma va-t-il être vraiment propulsé titulaire d'emblée ? L'entraîneur parisien va-t-il procéder à un turnover selon les compétitions ? Toutes ces questions pourraient en tout cas ralentir Donnarumma dans la course au Trophée Yachine. Car c'est aussi à la rentrée que les dernières différences peuvent être effectuées.
Très peu de coup d'éclat avec le Milan AC
Avec 25 buts encaissés en 24 rencontres de Serie A, Gianluigi Donnarumma n'a pas fait franchement parler de lui durant les six premiers mois de l'année. Avec notamment un début 2021 plus que quelconque où certains résultats comme cette déculottée face au voisin intériste ont marqué les esprits (0-3, 21 février). En fait, à l'heure actuelle, Donnarumma ne doit quasiment compter "que" sur son Euro pour remporter le Trophée Yachine. Un gros argument, certes, mais il serait certainement une erreur de crier victoire trop vite.