(L'Equipe)

Français, ils ont l'Arménie dans la peau

La diaspora arménienne en Hexagone se compose de 600 000 personnes. Parmi cette population, des footballeurs de talent qui ont offert aux Bleus ou à l'équipe d'Arménie de beaux moments.

Youri Djorkaeff
On ne présente plus «le Snake». D’ascendance arménienne du côté de sa maman, Youri Djorkaeff porte les Bleus vers les sommets. Champion du monde 1998, champion d’Europe 2000, 82 sélections, 28 buts, le natif de Lyon aura marqué l’histoire française du ballon rond. Ses racines arméniennes ont toujours été très fortes. Acclamé à Erevan lorsqu’il y a joué sous le maillot frappé du coq, l’ancien de l’Inter ou du PSG garde une grande attache par rapport à ses origines. Il a récemment participé au semi-marathon d’Erevan, le premier de l’histoire, et a dirigé l’UGA (Union Générale Arménienne) Décines pendant sept longues années dans le monde amateur. Un sentiment d’appartenance qui se matérialisera un jour peut-être... En 2010, Djorkaeff confiait dans les colonnes de FF : «Je n'ai pas eu de contact, mais si on me proposait un jour le poste de sélectionneur de l'Arménie, j'y réfléchirais. Mon père, Jean, a failli l'être. Ce serait bien que je le sois un jour. Ce serait une aventure intéressante».

Alain Boghossian 

Le drapeau arménien en fond pour la titularisation de Boghossian et Djorkaeff contre leur pays d'origine. (L'Equipe)

Homme du vestiaire de l’épopée des Bleus en 1998 et 2000, Alain Boghossian a toujours apporté lorsqu’il faisait son entrée sur le terrain. Comme Youri Djorkaeff, le natif de Digne-les-Bains a toujours revendiqué ses origines. Avec l’ex Interiste, il s’était même vu offrir un passeport arménien lors d’un déplacement des Bleus, preuve s’il en faut, de sa popularité dans le Caucase. «J’ai toujours baigné dans la culture arménienne, avec mon grand-père et ma famille on faisait des déjeuners arméniens ensemble», racontait Boghossian dans un documentaire de L’Equipe Enquête. Une culture forte qui a amené l’ancien joueur de Parme à voir son nom très souvent cité pour prendre les rênes de l’équipe nationale d’Arménie. En vain pour l’instant...

Eric Assadourian

Amateur de motos, Assadourian avait aussi l'Arménie au coeur. (L'Equipe)

Son petit gabarit (1,72 m) a souvent fait la différence quand il débordait sur son côté gauche. L’ailier passé par Guingamp, le Losc ou encore l’Olympique Lyonnais a fait partie du paysage dans notre Championnat de France dans les années 90. Ancien international espoirs français, il accepte enfin, à l’âge de 30 ans, de se parer des couleurs de l’Arménie en vue des qualifications pour la Coupe du monde 1998. Si l’Arménie réussit un beau parcours (4e du groupe), elle peut franchement remercier son attaquant. Auteur de trois buts, dont notamment une réalisation face au Portugal, Assadourian est un élément-clé de l’escouade caucasienne. Il finira avec 12 sélections au compteur et terminera sa carrière à l’ASOA Valence (Association Sportive d’Origine Arménienne).

Michel der Zakarian     
Une personnalité si forte sur les bancs de touche de la Ligue 1, qu’on en oublierait presque sa carrière de joueur. Dix-sept ans partagés entre le FC Nantes et Montpellier ponctués de cinq sélections en équipe d’Arménie à l’âge de 33 ans. Tout comme Assadourian, «Der Zak» participe aux éliminatoires de la Coupe du monde 1998. Le coach des Canaris n’a jamais caché son amour pour son pays de naissance, lui l’enfant d’Erevan. A chaque confrontation entre les Bleus et l’Arménie, Michel der Zakarian n’a de cesse d’encourager les Bleus, mais «d’avoir toujours un pincement pour les Arméniens», comme il le confessait à 20minutes.

Pascal Bedrossian
Passé notamment par Lorient et Cannes, Pascal Bedrossian vit en ce moment le rêve américain à fond. Après avoir évolué sous les couleurs du Chicago Fire en 2006-07, le Marseillais de naissance est l’entraineur d’une autre escouade de Chicago : le Magic, filiale du... Paris Saint-Germain. Avant le grand départ au pays de l’Oncle Sam, Bedrossian avait tenu à terminer sa carrière française du côté de la cité phocéenne, dans le 12e arrondissement. Là où évolue l’EUGA Ardziv, le club de la communauté arménienne de Marseille. Un joli clin d’œil pour le vainqueur de la Coupe de France 2002 avec les Merlus.  
 

Johan Tabau