(P.Lahalle/L'Equipe)
L'équipe de France déçoit et se fait surprendre par l'Ukraine (1-1)
Après une bonne première période et un superbe but de Griezmann, les Français sont revenus sans grandes intentions. Les Ukrainiens en ont profité pour égaliser sur un csc de Kimpembe (1-1).
La leçon : Des Bleus complaisants
Comment dire ? Deux visages... Oui c'est ça ! C'est une équipe de France à deux visages que l'on a vu ce mercredi soir du côté du Stade de France contre l'Ukraine. Il est donc loin le souvenir de la dernière venue de la Sbirna à Saint-Denis où elle avait été décimée par le Covid et éparpillée par la France (7-1). Pourtant, on s'est dit que les hommes Andriy Shevchenko allaient passer une sale soirée au vu des premières minutes. Plus qu'incertaine, la défense jaune était totalement déroutée par les appels tranchants de Kingsley Coman, qui s'est bien amusé avec Mykola Matvyenko jusqu'à à sa sortie peu après l'heure de jeu (63e, entrée d'Ousmane Dembélé). Une aberration au vu de la performance du Bavarois, quand son collègue de l'aile opposée, Kylian Mbappé, a navigué sans jamais trouver son cap. Le Parisien sera d'ailleurs remplacé avant la fin du match par Anthony Martial (77e).
Toujours est-il que les Tricolores ont quand même galvaudé leur supériorité contre les Ukrainiens. Sur le papier, ils étaient supérieurs. Sur le terrain également. Enfin encore fallait-il disputer la seconde période comme la précédente. Car durant les 45 premières minutes, c'est une équipe de France séduisante qui s'est présentée. Une assise défensive plutôt sereine, que seule une frappe de Vitaliy Mykolenko aura légèrement dérangée (37e). Une arrière-garde impliquée sur le front de l'attaque. Les latéraux Lucas Hernandez et Benjamin Pavard ont été très en vue. Des appels, des centres ou encore de belles ouvertures dans la profondeur – notamment Pavard vers Coman (23e) – qui ont perturbé la défense de la Sbirna. Il n'y a qu'à voir sur la réalisation d'Antoine Griezmann. Un mauvais dégagement de la tête de Serhiy Kryvtsov et une sortie tardive de Serhiy Sydorchuk laissaient suffisamment d'air au Blaugrana pour enrouler une sublime frappe dans la lucarne de Georgiy Bushchan (1-0, 19e). Avant cela, Olivier Giroud, servi parfaitement par Hernandez en retrait, voyait sa tentative déviée par Matvyenko (11e). Les Bleus ont eu les opportunités mais ont quelque peu manqué de tranchant pour pouvoir breaker.
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Evidemment, on ne va pas dire qu'on le sentait mais... la sanction finissait par tomber. Parce qu'après la pause, les joueurs de Didier Deschamps étaient portés disparus. Peu d'intention, beaucoup de passivité et l'Ukraine en profitait. Après un mauvais dégagement de N'Golo Kanté – chose rare - Oleksandr Karavaev récupérait le ballon et centrait pour Serhiy Sydorchuk chanceux. Très chanceux puisque sa frappe changeait brutalement de direction après avoir heurté Presnel Kimpembe (1-1, 57e). Sans capacité de réaction, les Bleus ont manqué une belle occasion de se lancer correctement dans la course à la qualif pour le Mondial 2022. Une performance qui, espérons-le, vaccinera ces Bleus contre le virus de la complaisance.
Le gagnant : Griezmann rejoint Trezeguet
Le joueur du FC Barcelone a tenu son rôle contre l'Ukraine. Il a bien relié les lignes sur les diverses offensives et effectué son habituel travail de l'ombre, et ses retours défensifs si précieux. Il a en prime ouvert le score, une juste récompense pour son match. Une splendide frappe enroulée dans la lucarne opposée de Bushchan. Un 34e but avec la France qui fait de lui le 4e meilleur buteur de l'histoire des Bleus, à égalité avec David Trezeguet.
34 – Antoine Griezmann a inscrit 34 buts avec l'équipe de France (87 sélections), égalant David Trezeguet en tant que 4e meilleur buteur dans l'histoire des Bleus. Patron. #FRAUKR pic.twitter.com/e8tYBvr8q6
— OptaJean (@OptaJean) March 24, 2021
Le perdant : Mbappé, protocole fantôme
Ce match n'était pourtant pas une mission impossible pour lui. Ces derniers mois, il est capable d'atteindre des sommets, comme à Barcelone ou les abîmes, comme contre Nantes. A croire qu'il n'aime pas la couleur jaune, puisque contre l'Ukraine, il a été fantomatique. Pas dangereux et maladroit (20e, 65e, 77e), il a peu percuté et n'a créé aucune différence. Vraiment décevant pour un élément de ce calibre.