La leçon : Jour de fête à Marseille
Que les supporters marseillais nous pardonnent, mais on est un peu taquins. La terrible série s'arrête donc à treize. S'il reste le détenteur du triste record de défaites consécutives en Ligue des champions, l'Olympique de Marseille a enfin ouvert ses compteurs cette saison en C1. Compteur buts, d'abord et surtout points, qui permettent à l'OM de croire encore à une qualification pour la Ligue Europa. Même si ce sera dur.
Pourtant auteurs de dix premières minutes encourageantes où ils avaient le cuir et enchaînaient même quelques mouvements intéressants, les Marseillais, qu'on pensait alors sur la lancée de leur victoire face à Nantes samedi dernier, éteignaient complètement les lumières derrière. A ne rien y comprendre tant Marseille s'arrêtait de jouer. Même une passe à quelques mètres dans la moitié de terrain adverse ne trouvait pas son destinataire. Trop de grigris, trop d'imprécisions et surtout trop peu d'intensité. La punition arrivait vite. Déjà impliqué sur une action dangereuse trois minutes avant, Vrousai avait tout le loisir, devant un Sakai spectateur, de servir Mady Camara à l'entrée de surface. Une simple feinte et une superbe frappe dans la lucarne mettaient les Grecs en tête (0-1, 33e). Ouverture du score logique, oui, mais surtout sans aucune réaction derrière. On semblait encore parti pour une soirée noire avec un coefficient UEFA français de nouveau en souffrance. Jusqu'au deux miracles des 55e et 75e minutes. Deux penalties. Le premier incontestable, pour un accrochage de Cissé sur Thauvin. Le second, plus discutable, avec ce bras de Rafinha qui touchait une frappe complètement manquée de Rongier. Sauf que l'ancien du Bayern avait un pied dans la zone de vérité. La VAR indiquait à chaque fois le point de penalty. Payet (voir le gagnant), qui s'était raté à Porto, assumait enfin ses responsabilités pour faire gagner les siens. On n'oubliera pas ce sauvetage héroïque d'Alvaro dans le temps additionnel (90e+3) pour valider la première victoire phocéenne en C1 depuis le 22 février 2012 contre l'Inter (1-0). Néanmoins, dans la course à la Ligue Europa (même si on se demande si les Olympiens veulent vraiment de cette C3), ce court succès ne permet pas à Rongier et consorts de repasser à la troisième place. On peut d'ailleurs se poser la question de la fin de match marseillaise : pourquoi ne pas jeter toutes les forces dans la bataille en fin de partie pour aller chercher le but synonyme de troisième place ? Il faudra faire un meilleur résultat que l'Olympiakos lors de la dernière journée pour continuer en Europe cette saison. Manchester City, adversaire des Marseillais à l'Etihad, assuré d'être premier, fera-t-il tourner pour imaginer une issue positive ?
Le gagnant : Payet, un match en montagnes russes
Très franchement, après 45 minutes de jeu, on n'imaginait absolument pas inscrire le nom de Payet dans la case du gagnant de cette partie. Le premier acte du Réunionnais était si décevant, une nouvelle fois... Aucune réussite, ni vraiment de volonté d'y croire dans ses trois timides frappes des dix premières minutes. Et quand il fallait jouer simple, Payet faisait compliqué. Au point d'être capable de tenter un coup du foulard qui donnait un corner, mais surtout de ne pas être capable de donner une passe facile à Amavi sur le côté au moment où un décalage était possible (41e). Ajoutez à cela par exemple un coup franc qui pouvait amener le danger mais qui ne dépassait pas la limite de la surface (45e). Payet était à l'envers. Cela a été mieux ensuite. Il y a les deux penalties joliment transformés, bien sûr, mais aussi un peu plus d'intelligence dans les choix. Pas encore le Payet niveau Ligue des champions, mais un Payet qui permet au moins aux siens de croire à la Ligue Europa.
Le perdant : L'Olympiakos a déjoué
Etrange seconde période des coéquipiers de M'Vila. A croire qu'ils ont peut-être cru que c'était gagné d'avance. Dans le sillage d'un bon Vrousai et de ce but superbe de Camara, les Grecs se sont en fait mis sur le même rythme que les Marseillais en première période (entre la 15e et la 45e minutes) en ne tentant quasiment rien. L'Olympiakos manquait un peu de jus, un peu de tout, un peu de talent aussi. Mais également un peu de chance quand on regarde le deuxième penalty accordé aux Phocéens.