Gérard Houllier, ici lors de la défaite de l'OL sur la pelouse de l'AC Milan (1-3), le 4 avril 2006. (Bruno Fablet/L’Equipe)

La carrière de Gérard Houllier en huit dates

Technicien emblématique du football français, Gérard Houllier est décédé ce dimanche à 73 ans. Il aura connu un parcours riche aussi bien en France qu'à l'étranger. Retour sur cette immense carrière en huit dates.

1982-85 : Une première expérience européenne avec le RC Lens

Pour ses débuts en tant qu’entraineur, Gérard Houllier dirige l'équipe amateur du Touquet, puis celle de l'US Nœux-les-Mines (2e division) pendant quatre saisons. Il découvre le haut niveau et la Ligue 1 en 1982 avec le RC Lens et parviendra à qualifier les Sang et Or en Coupe de l’UEFA pour sa première saison après avoir terminé à la quatrième place. Les deux saisons suivantes, il arrive à accrocher la 13e place du Championnat, puis une 7e place lors de la saison 1984-85, sa dernière sur le banc du club de la formation des Hauts-de-France. Une première expérience dans l’élite qui lui permettra de se faire remarquer auprès des autres écuries, à l’âge de 38 ans.

- Gérard Houllier s'est éteint à l'âge de 73 ans

1986 : Champion de France avec le PSG

Quelques mois seulement après son départ de Lens, Gérard Houllier est sollicité pour rejoindre le Paris Saint-Germain de Francis Borelli. A l’issue de sa première saison sur le banc du club de la capitale, il remporte son premier titre de Champion de France en 1986 avec Dominique Rocheteau, Luis Fernandez ou encore Joël Bats. La saison suivante, il devient le premier entraîneur parisien à disputer la Ligue des champions mais le PSG sera rapidement éliminé au premier tour de la compétition par l’équipe tchèque de Vitkovice. La suite de son aventure avec le club sera plus délicate puisqu’il sera limogé en 1988 après avoir terminé 7e, puis 15e de la Ligue 1.

1993 : L'échec avec les Bleus

Après avoir offert au Paris Saint-Germain le premier trophée de Champion de France, Houiller rejoint l’équipe de France en 1988 et débutera en tant qu’entraineur adjoint de Michel Platini. Après l’échec des Bleus lors de l’Euro 1992, Platini quitte les Bleus et Gérard Houiller prend les commandes de la sélection tricolore avec pour objectif de se qualifier à la Coupe du monde 1994. Mais après deux défaites surprises lors des deux derniers matches à domicile (2-3 contre Israël, puis 1-2 contre la Bulgarie), il démissionnera de ses fonctions de sélectionneur national et désignera David Ginola, auteur d’une perte de balle sur le but bulgare, comme responsable de la défaite française indiquant que ce dernier avait commis un «crime contre l’équipe». Après cet échec, il restera directeur technique national et entraînera l'équipe de France U18, puis U20, de 1994 à 1998.

1998-04 : Nouveaux succès à la tête de Liverpool

Après avoir quitté son poste de directeur technique national à l’issue de la Coupe du monde 1998 remportée par les Bleus, Gérard Houllier tente sa première expérience à l’étranger en prenant les commandes des Reds de Liverpool. S’il n’arrivera jamais à remporter la Premier League, il réalisera une excellente saison 2000-01 en remportant les deux coupes nationales, la Coupe de l’UEFA contre le Deportivo Alavés (5-4), puis la Supercoupe d’Europe dans la foulée en participant aux débuts de Steven Gerrard ou de Michael Owen. Mais après des problèmes de santé et malgré une dernière victoire en coupe de la Ligue en 2003, l’aventure de l’ex-technicien parisien chez les Reds prend fin en 2004 à l’issue de son contrat notamment en raison des performances de Liverpool, en dessous des attentes.

Gérard Houllier à Anfield. (BARDOU/L'Equipe)

2005-07 : Les années OL

Un an après avoir quitté le nord de l’Angleterre, Gérard Houllier fait son grand retour dans le Championnat de France. A l’été 2005, il est nommé entraîneur de l’Olympique Lyonnais, pour pallier le départ de Paul Le Guen. A la tête d’un club quadruple champion en titre, il n’a pas de mal à maintenir la dynamique. Sur le plan national, il glane deux Trophées de champions (2005 et 2006) ainsi que deux nouvelles Ligue 1 (2005-06 et 2006-07). Seulement, l’OL ne parvient pas à percer le plafond de verre à l’échelle continentale. Pire, après un nouveau revers traumatisant en quart de finale de Ligue des champions 2005-06 contre Milan, les Gones régressent l’année suivant en prenant la porte dès les huitièmes face à l’AS Rome. En mai 2007, il annonce qu’il n’ira pas au bout de son contrat pour «raisons personnelles».

2010-11 : Retour en Angleterre à Aston Villa

Après un énième passage à la DTN, il démissionne de son poste en septembre 2010 pour s’engager trois ans en tant que coach d’Aston Villa en remplacement de Martin O’Neill. A Birmingham, Houllier connait beaucoup de turbulences. Ouvertement critiqué par Robert Pirès, il ne semble pas en mesure d’obtenir la confiance de l’intégralité de son vestiaires alors que les résultats tardent à venir. Malgré cela, il parvient à conduire les Villans à la 9e place de Premier League, avec notamment deux succès contre Arsenal et Liverpool pour conclure la saison. Hospitalisé en avril 2011 pour de nouveaux problèmes cardiaques, l’entraîneur français se résigne à suivre l’avis de ses médecins. À la fin de sa première saison, il met un terme à son contrat pour des raisons de santé.

2012-16 : Le projet Red Bull

Plus en forme suffisante pour assumer le rythme et les responsabilités sur le banc de touche, Houllier reprend un rôle de bureau en acceptant de devenir Directeur sportif des New York Red Bulls à l’été 2012. En parallèle, le groupe autrichien lui confie le poste de Directeur mondial de sa branche football. Concrètement, il devient responsable de l’ensemble des clubs et centre formation Red Bull. Avec pour objectif de développer de jeunes joueurs pour construire des clubs solides. «Le prototype, c’est Leipzig qui a été pris à partir de rien et qui est en D3 avec l’objectif D2, D1 puis Ligue des Champions, expliquait-il à la DH. Dans le jeu, l’accent est plus mis sur le jeu en possession. Gagner mais avec style, en faisant le spectacle. Ne pas gagner n’importe comment, gagner en prenant des risques par exemple.»

2016 : Retour à l'OL

La dernière expérience. A 69 ans, Houllier quitte Red Bull pour signer son retour à l’Olympique Lyonnais. Dans le Rhône, il tient le rôle de «conseiller extérieur en matière sportive» pour épauler Jean-Michel Aulas et Bruno Génésio. Un poste aux contours flous, adapté à la santé fragile de l’ancien coach dont l’apport est très vite souligné par Génésio : «Il m’a fait progresser dans ma manière de manager l’équipe, d’aborder certains problèmes. Il m’a appris à prendre du recul, à être plus froid lorsque je dois prendre des décisions, dans mes choix. C’est important pour moi d’avoir quelqu’un comme ça à mes côtés.» En novembre dernier, Houllier s’était à nouveau signalé en conseillant à l’OL de prolonger Rudi Garcia. - Q. C. et S. Z.