La question qui fâche : le problème de Neymar est-il (uniquement) physique ?
Le diagnostic est tombé : c'est une lésion musculaire de grade 2 qui empêchera Neymar de disputer le match aller (a minima) face au FC Barcelone. Mais le problème du Brésilien est-il uniquement physique ?
2018. 2019. 2021. Pour la troisième fois en quatre ans, le Paris Saint-Germain va devoir composer sans Neymar lors d'un huitième de finale de Ligue des champions. Les examens d'imagerie passé au lendemain d'un match de Coupe de France qui l'avait vu quitter prématurément ses coéquipiers n'ont pas laissé place au doute. Pis, la présence de la star brésilienne lors du match retour (le mercredi 10 mars) est désormais loin d'être assurée. Dans le communiqué qu'il a dégainé jeudi, le club francilien a en effet indiqué que son crack serait indisponible pour «environ quatre semaines», la faute à une lésion de grade 2 du long adducteur gauche. Autrement dit : un claquage. Voilà pour le diagnostic et donc le problème qui est remonté à la surface face au SM Caen.
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Mais quid des causes ? Nombre de médecins du sport cherchent désormais à éradiquer les problèmes à la racine et l'arbre Neymar ferait probablement un sacré objet d'études. Car contrairement aux deux derniers forfaits en C1, qui étaient imputables à des chocs, le Brésilien s'est, cette fois, blessé tout seul. Et comme depuis un certain nombre de fois depuis 2018, ce sont ses muscles (pour la cinquième fois exactement) qui ont morflé et plus précisément ses adducteurs (trois fois). Et s'il est possible que ces soucis musculaires trouvent leur source dans une réaction en chaîne dont le premier maillon serait un problème de posture (après que ses chevilles et son pied droit aient souffert), une explication plus psychologique peut-elle être exclue ?
Gestion des émotions
Il y a quelques jours, après avoir été interrogé sur le retour à la compétition de Renato Sanches, Christophe Galtier, l'entraîneur du LOSC, souhaitait que son milieu de terrain se détende. «C'est un joueur très sérieux, qui travaille bien, lançait le boss lillois. Il aime le jeu, l'entraînement, la compétition, il a une telle envie qu'il est impatient. Et parfois, il s'énerve. Il se crispe. On dit qu'il n'a pas encore fait une saison complète. Evidemment que ça le mine. C'est là-dessus qu'il doit se relâcher. Il doit se relâcher pour éviter de se trouver en tension, en nervosité, ce qui créé des incidents musculaires. Ce n'est pas l'accumulation des matchs qui le blesse, c'est qu'il a une telle envie de jouer qu'il est tendu.» Loin de nous l'idée d'affirmer que les deux joueurs souffrent exactement des mêmes maux, nous ne connaissons personnellement ni l'un, ni l'autre. Mais on peut en revanche écrire avec certitude que le numéro 10 du PSG est un émotif. Il n'y a qu'à voir la manière dont il réagit (sur Instagram) à chaque fois qu'une blessure le prive de ce qu'il aime le plus : jouer. Ou encore ses réactions épidermiques sur le terrain lorsque l'adversaire le cible, ce qui arrive (trop) souvent.
Tout suggère que le garçon est à fleur de peau dès lors qu'il est question de coups, de "traitement de faveur" et d'absences prolongées. A tout le moins plus que ceux qui enchaînent les matches et les saisons sans pépins majeurs parmi ses confrères. De là à considérer que le principal ennemi de Neymar n'est pas son corps mais sa tête ? La question mérite peut-être un examen approfondi.