(W. Rattay/Reuters)

«Le Danemark a perdu mais la vie a gagné» : la presse européenne émue et soulagée au lendemain du choc Christian Eriksen

Au lendemain de l'immense frayeur et du malaise cardiaque de Christian Eriksen, la presse européenne revient avec émotion sur les événements de samedi.

Christian Eriksen qui s'écroule. Simon Kjaer et le geste qui sauve. Ses coéquipiers, dont certains sont en larmes, qui forment un cercle pour le protéger. Son évacuation du stade. La première image de son visage les yeux ouverts. Les premières bonnes nouvelles de son état de santé. La dignité exceptionnelle des joueurs danois et de leur staff. L'indignité de faire reprendre ce match. Ce 12 juin restera dans l'histoire du football. Un moment que l'on n'aurait jamais voulu vivre mais des instantanés qui resteront en tête et qui devront aussi servir de leçon à beaucoup. Avec un football évidemment passé au deuxième, voire troisième plan : «Le Danemark a perdu mais la vie a gagné», résume le média danois Ekstra Bladet après la défaite de Kasper Schmeichel et des siens face à la Finlande (0-1). Au Portugal, A Bola rappelle d'ailleurs que «ce ne sera jamais qu'un jeu». «Nous formons des joueurs et les mettons sur un piédestal, souligne Harry Winter du Times. Mais ce sont des humains comme le reste d'entre nous.»

«Miracle à l'Euro»

Une presse européenne évidemment soulagée des premières bonnes nouvelle survenues samedi soir : «Sauvé à l'Euro», titre le Sunday Times, imité par Mundo Deportivo qui affiche un gros «Sauvé» à sa Une, quand le Corriere dello Sport parle d'un «miracle à l'Euro».L'Italie, où évolue Christian Eriksen, qui a soulevé le titre de champion avec l'Inter, qui veut vite revoir l'ancien joueur des Spurs sur pied : «Nous t'attendons», clame la Gazzetta dello Sport. «Chris, nous sommes avec toi», poursuit Tuttosport.

Il y a le cas Eriksen, bien sûr, mais aussi ceux qui l'ont accompagné pour qu'il soit encore en vie. «Nous avons déjà nos champions d'Europe : les médecins», titre Marca sur sa première page. Et il y a un homme que l'on aimerait tous être ce dimanche : Simon Kjaer. «L'ami, le héros qui tient Christian en vie et console sa femme», admire le Corriere dello Sport. En Espagne, AS parle de Simon Kajer comme «un des sauveurs d'Eriksen (...) Un héros  inattendu» et des premiers gestes qui ont pu empêcher de plus grands dommages.


Pour des images qui ont rappelé forcément des mauvais souvenirs à Fabrice Muamba, victime d'un malaise cardiaque en 2012 alors qu'il évoluait à Bolton et qui avait mis fin à sa carrière. Interrogé par la BBC, celui qui avait porté les couleurs d'Arsenal a expliqué : «Cela a remémoré des choses, cette émotion. Regarder et ne pas savoir ce qui allait se passer... C'était effrayant, mais merci au personnel médical. Ils ont fait un travail incroyable. J'aime la façon dont ses coéquipiers se sont réunis pour le protéger. Cela a ramené un sentiment que vous ne voulez pas vraiment voir arriver à quelqu'un d'autre.» De son côté, le Daily Mail est allé interroger Sanjay Sharma, ancien cardiologue d'Eriksen alors qu'il évoluait à Tottenham : «C'est un miracle», lance-t-il en expliquant qu'Eriksen n'avait aucun antécédent cardiaque connu à ce jour mais que «aucun test n'est infaillible». «Je me suis dit : "Oh mon Dieu, y a-t-il quelque chose que nous n'avons pas vu ?" Mais j'ai regardé les résultats des tests et tout semblait parfait.»

«Nous avons déjà nos champions d'Europe : les médecins.»

«Il s'est accroché à la vie»

Une presse européenne qui reprend aussi les paroles du médecin de la sélection danois qui s'était exprimé après la rencontre entre le Danemark et la Finlande. «Je ne l'avais moi-même pas vu tomber, a-t-il détaillé. Quand on est arrivés près de lui, il était sur le côté, il respirait, je pouvais sentir son pouls. Soudain, tout a changé et on a commencé à lui faire un message cardiaque. L'équipe médicale est vite arrivée et on a réussi à faire revenir Christian. S'il n'avait pas été pris en charge rapidement par les équipes sur place, il serait mort. Il s'est accroché à la vie.»