
kombouare (antoine) pastore (javier) (S.Boue/L'Equipe)
Le jour où Antoine Kombouaré, l'actuel entraîneur du FC Nantes, a été viré du PSG
22 décembre 2011. Le PSG, pourtant leader de L1 à la trêve, décide de limoger Antoine Kombouaré, remplacé huit jours plus tard par Carlo Ancelotti. Retour sur la première grande décision de l'ère QSI avant les retrouvailles de ce dimanche soir.
«Nous savions tous les deux ce qui allait se passer et que, quel que soit le travail que je pouvais fournir, la fin était programmée.» Dans son livre «Antoine Kombouaré : Paroles d’un footballeur kanak» publié en 2014, l’actuel entraîneur du FC Nantes était revenu sur ses relations avec Leonardo, directeur sportif du PSG lors de ses derniers mois sur le banc parisien. Les deux hommes ont travaillé ensemble une demi-saison, la première depuis le rachat du club par Qatar Sports Investments (QSI). Jusqu’à un bref communiqué le 22 décembre 2011, indiquant que «le PSG et son entraîneur Antoine Kombouaré tiennent à préciser qu’ils ont engagé des discussions sereines qui devraient aboutir prochainement et qui permettront à chacun de préserver ses intérêts.»
Champion d'automne
La veille, son équipe venait pourtant de décrocher une nouvelle victoire à Saint-Etienne (1-0), confortant sa place de leader juste avant Noël. Pour la première fois depuis la saison 1996-97, le PSG est champion d’automne, trois points devant Montpellier. Insuffisant pour permettre au Kanak de rester sur le banc. Sur un plan purement sportif, le mois de novembre difficile, marqué par une claque 3-0 au stade Vélodrome face à l’OM, l’avait déjà bien fragilisé. A cela s’ajoutent une élimination précoce en Coupe de la Ligue (défaite 3-2 à Dijon) ainsi qu’une sortie prématurée de la Ligue Europa, dès la phase de poules. Des résultats qui ont compté dans la décision des dirigeants parisiens, après le mercato le plus dispendieux de l’histoire du Championnat (87 millions d’euros investis dont 42 pour le seul Javier Pastore).
Des réactions scandalisées
Peu après la publication du communiqué, le syndicat des entraîneurs professionnels de football (UNECATEF) s’insurge : «Tous les entraîneurs, tous les techniciens, tous les éducateurs français ne peuvent que s’indigner du sort réservé à l’un des leurs, mis sous pression depuis plusieurs mois par la nouvelle direction du club et qui avait néanmoins réussi par son travail et des qualités appréciées de son groupe à faire du PSG le champion d’automne du Championnat.» L’ancien président de l’OM Bernard Tapie prévient, «s'ils se sont trompés, dans les gradins, ça va gueuler». Ça ne va pas manquer. Moins de cinq mois plus tard, le 20 mai 2012, Montpellier est sacré champion de France, trois points devant le PSG alors entraîné par Carlo Ancelotti. Mais l’essentiel est ailleurs : avec l’Italien, le PSG a engagé un entraîneur à la stature internationale, conforme à ses ambitions de grandeur. Six mois après son limogeage, alors que Paris s'apprête à redécouvrir la Ligue des champions, Kombouaré tentera une expérience en Arabie Saoudite, à Al-Hilal. Loin du prestige qu’il avait effleuré.