
Soccer Football - World Cup Qualifiers Europe - Group A - Serbia v Portugal - Rajko Mitic Stadium, Belgrade, Serbia - March 27, 2021 Portugal's Bernardo Silva in action with Serbia's Strahinja Pavlovic REUTERS/Novak Djurovic (Reuters)
Le Portugal déçoit et se fait surprendre en Serbie (2-2)
Auteurs d'une belle première période où ils menaient par deux buts d'écart, les Portugais ont ensuite fait preuve de suffisance. Chez elle, la Serbie en a profité pour gratter le point du nul (2-2).
La leçon : Un Portugal aux deux visages
Difficile vainqueur de l’Azerbaïdjan en milieu de semaine à Turin (1-0), le Portugal se devait de montrer un visage beaucoup plus séduisant à Belgrade face à la Serbie, qui de son côté, avait arraché un succès précieux en Irlande (3-2). Il n’en fut rien. Car les Portugais ont encore montré pas mal de suffisance et une certaine fébrilité défensive en contre-attaque. Malgré, un but injustement refusé en fin de match à Cristiano Ronaldo alors que le ballon avait franchi entièrement la ligne. Et pourtant, on se disait d’emblée que les Serbes allaient vivre une sale soirée. il fallait à peine plus de dix minutes pour voir les Portugais décanter la partie. Sur une galette de Bernardo Silva côté droit, Diogo Jota claquait le ballon de la tête et trompait un Dmitrovic pris par la trajectoire du cuir (0-1,12e). Souverain dans le jeu et parfaitement discipliné défensivement, le Portugal maîtrisait une sélection serbe peu tranchante et fébrile à la moindre escarmouche, comme ces sorties bancales de Dmitrovic qui auraient pu profiter à Ronaldo (9e, 24e). Après trente minutes pour le moins délicates, les coéquipiers de Tadic se rebiffaient et Vlahovic manquaient d’un rien le cadre de Lopes, titulaire en l’absence de Rui Patricio (31e). Une parenthèse de courte durée. Peu avant le repos, le Portugal allait doubler la mise. Avec toujours Jota à l’arrivée. L’attaquant de Liverpool était une nouvelle fois parfaitement servi au point de penalty et ajustait de la tête un Dmitrovic abandonné par sa défense (0-2, 37e). Une copie conforme du premier but et un avantage net en faveur des Portugais.
Mais dès le retour des vestiaires, la Serbie repartait tambour battant et sur la première situation de la deuxième période, Aleksandar Mitrovic réduisait la marque et devenait le meilleur buteur de l’histoire de sa sélection avec 39 réalisations (1-2, 45e). Ce but donnait un nouveau souffle à une sélection serbe revivifiée. Et toute proche d’égaliser dans la foulée. Après un corner mal dégagé, Tadic inexistant jusque-là, armait une splendide volée à l’entrée de la surface. Lopes se détendait de tout son long pour sortir le ballon qui prenait le chemin de la lucarne (54e). Le gardien lyonnais ne pouvait rien en revanche sur un contre éclair emmené par Dusan Tadic. Le capitaine serbe servait parfaitement Nemanja Radonjic entré en jeu à la pause, qui trouvait en une touche Filip Kostic. L’attaquant de l’Eintracht Francfort battait Lopes d’une frappe croisée (2-2, 60e). En un quart d’heure, la Serbie avait renversé un Portugal bien trop sûr de lui… Un peu à l’instar de la France contre l’Ukraine. Sans capacité de réaction et balbutiant son football, le Portugal perdait pied. Les Serbes, eux, se montraient dangereux. Idéalement servi dans la surface, Radonjic butait devant Lopes (65e). Avant vingt dernières minutes plus fermées et hachées. Il fallait finalement attendre les derniers instants du temps additionnel pour voir les Portugais apporter le danger. Et sur un dernier ballon, Mendes trouvait Ronaldo. Le buteur de la Juventus reprenait de volée et croyait tromper Dmitrovic (93e). Mais l’arbitre refusait d’accorder le but alors qu’au ralenti, le ballon avait clairement franchi la ligne et ce, malgré le tacle du strasbourgeois Mitrovic… Dans la confusion la plus totale, Danny Makkelie, l’arbitre de la rencontre, sifflait la fin du match face à un Ronaldo ulcéré et qui prenait un carton jaune pour contestation. Le Portugal pouvait se sentir floué. Même si au regard de la deuxième période, la Serbie a largement mérité de revenir au score. La faute à des Portugais suffisants. Une contre-performance qui devra vite être rectifiée mardi soir au Luxembourg, vainqueur surprise en Irlande (0-1).
Le gagnant : Radonjic, une entrée tonique
Il est entré à la pause pour apporter de la percussion et de la vitesse dans les couloirs, ça n’a pas manqué. Et autant le dire, Nemanja Radonjic a été l’un des instigateurs du changement de visage serbe en deuxième période. Passeur décisif sur le deuxième but de Kostic, l’ailier de l’OM prêté au Hertha Berlin jusqu’à la fin de saison, a donné le tournis à Joao Cancelo puis Nuno Mendes qui sont de vrais clients. On regretterait presque pour la Serbie qu’il n’ait pas été aligné au coup d’envoi…
Le perdant : Un Cristiano Ronaldo pas dans son assiette
C’est ce qu’on appelle une prestation ratée. Et même quand il s’agit de Cristiano Ronaldo, il faut le signaler. La star de la sélection portugaise n’a pas montré un beau visage à Belgrade. Souvent maladroit dans ses frappes et ses coups francs, le Turinois a passé le plus clair de son temps à râler et pester tout seul. Sans jamais trouver la solution dans l’entonnoir serbe. Même si son but injustement refusé en fin de partie aurait pu tout changer.
Thomas Bernier
Thomas Bernier