mahrez (riyad) zinchenko (oleksandr) (STACPOOLE SIMON/L'Equipe)

Le PSG ne verra pas la finale de la Ligue des champions après sa défaite du côté de Manchester City (2-0)

Bien en place mais trop maladroit pour refaire son retard, le PSG a complètement craqué au fil des minutes. Refroidis par un doublé de Mahrez, les Parisiens se sont fait surclasser par un Manchester City aux nerfs bien plus solides. Et disent adieu à leur rêve de finale.

La leçon : Un monde d'écart

Le match aller laissait beaucoup de regrets, le retour ne souffre d'aucune contestation. Dépassé dans beaucoup trop de domaines, le PSG a définitivement coulé contre un Manchester City à la carrure digne d'un finaliste de Ligue des champions (2-0). Tout le contraire de ce Paris-là. Un constat peut-être sévère tant les Parisiens ont réussi à contrôler la partie et imposer un déséquilibre pour faire vaciller les Citizens pendant 70 minutes. Mais plombés par une maladresse folle et une flopée de mauvais choix dans les zones de vérité, ils ont reçu une leçon de maîtrise technique et émotionnelle. Mis à terre par un doublé d'un Riyad Mahrez une fois de plus brillant, les coéquipiers d'un Neymar hors sujet ont surtout terminé la rencontre de la pire des manières. Vexés, déçus et frustrés de leur performance, ils ont offert un triste spectacle sur les vingt dernières minutes. A base de gestes d'humeurs, de plaintes constantes, de coups bas et de fautes dangereuses. A l'image du vilain geste d'Angel Di Maria sanctionné d'un rouge direct (68e). Dans l'attitude autant que dans le contenu technique, il y avait un monde d'écart entre le PSG et Man City. La différence entre une équipe sûre de ses forces et une autre visiblement éreintée physiquement et mentalement. Pour la première fois de leur histoire, les Citizens verront la finale de la Ligue des champions. Et ils ne l'ont pas volé.
 
Ses ouailles dans les cordes et menées au score, Mauricio Pochettino avait pourtant tenté de réagir à l'heure de jeu. Le technicien argentin lançait Moïse Kean pour remplacer un Mauro Icardi fantomatique. L'attaquant filait se positionner dans la surface pour un coup franc de Neymar aux 30 mètres. Renvoyé par la défense anglaise, le ballon revenait sur Alessandro Florenzi côté droit. Dépassé depuis l'entame, le latéral remettait un ballon hasardeux immédiatement récupéré par City. Foden s'envolait dans le dos de l'Italien, utilisait Kevin De Bruyne en relais, et envoyait un caviar au second poteau. Auteur d'une course de 50 mètres de l'autre côté, Riyad Mahrez allumait Keylor Navas à bout portant (2-0, 63e). Une dague dont le PSG ne se remettait pas. Seul le poteau devant Phil Foden (77e) et le gardien Costaricain permettaient d'éviter un naufrage complet.
 
Le PSG avait pourtant mis en place tous les ingrédients pour s'offrir le droit d'y croire. Hauts sur les terrains, inspirés à la relance et très justes dans l'utilisation du cuir malgré une pelouse verglacée, les Parisiens mettaient à mal un Manchester City condamné à évoluer bas et sans le ballon. Avec un duo Marco Verratti-Ander Herrera au rendez-vous. Mais étaient finalement punis dans leur domaine de prédilection. Après une récupération dans ses 16 mètres, Ederson mettait Oleksandr Zinchenko en orbite dans un couloir gauche déjà délaissé par Alessandro Florenzi. L'Ukrainien servait Kevin De Bruyne en retrait. Contré, le tir du Belge revenait sur Riyad Mahrez qui profitait de la nonchalance de Presnel Kimpembe pour ouvrir la marque à bout portant (1-0, 11e). Il y a bien eu cette tête sur la barre de Marquinhos (17e) et ce raté d'Angel Di Maria pour quelques centimètres après une perte de balle de Bernardo Silva (19e). Mais globalement, Paris a beaucoup trop péché dans ses derniers gestes (aucun tir cadré). Censé porter l'attaque parisienne, Neymar s'est enlisé dans des actions solitaires et a accumulé les mauvais choix. Il aurait fallu faire mieux, beaucoup mieux, pour espérer faire vaciller des Citizens d'une solidité impressionnante.

Le gagnant : Raz de Mahrez

Son coup franc du match aller avait blessé les Parisiens, son doublé du soir les a définitivement achevés. Beaucoup plus à l'aise face à Adbou Diallo plutôt que Mitchell Bakker sur son flanc droit, l'Algérien s'est régalé. Au bon endroit au bon moment sur l'ouverture du score (1-0, 11e), il montrait une lucidité totale à la finition sur son second but. Peu importe son sprint de 50 mètres, il envoyait sa frappe sous la barre sans laisser le moindre espoir à Keylor Navas (2-0, 63e). Omniprésent dans le jeu (81 ballons touchés, deuxième total de son équipe), il a été un poison permanent et le Citizen le plus dangereux.

Le perdant : les trop nombreuses défaillances individuelles parisiennes

Difficile de s'offrir un exploit contre un adversaire aussi solide sans des individualités au rendez-vous. Le PSG en a fait l'amère expérience ce mardi soir. Des latéraux dévorés dans leurs couloirs et inoffensifs avec le ballon. Un numéro 9 invisible et auteur d'une prestation indigne d'une demi-finale européenne. Et un leader technique isolé qui n'a jamais pris les bonnes décisions dans le camp adverse. Même un Presnel Kimpembe, solide sur la globalité de la rencontre, manquait de hargne sur l'ouverture du score adverse. C'en était (beaucoup) trop.

Quentin Coldefy

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