
makelele (claude) ancelotti (carlo) (L'Equipe)
Le top 10 des «sans banc»
Techniciens connus et reconnus, figures indissociables du paysage footballistique français ou étranger, ils ont fait les beaux jours d'un club ou d'une sélection, mais sont aujourd'hui libres comme l'air. Limogés ou en fin de contrat, ils oscillent pour la plupart entre année sabbatique et reconversion dans les médias... avant, très certainement, de revenir aux affaires.
Frédéric Hantz
Passé entre autres par Le Mans, Sochaux et Le Havre, Hantz est connu pour ses coups de gueule et ses méthodes de coaching atypiques. Surtout, il est l’entraîneur qui a fait monter le SC Bastia de National en Ligue 1 en l’espace de deux saisons. Libre depuis son départ de l’île de beauté en mai 2014, il intervenait la saison passée dans l’émission J+1 de Canal Plus. Forcément, sa cote reste élevée, notamment en Corse, et son nom est régulièrement dans les tuyaux lorsqu’il s’agit d’évoquer un possible successeur à un entraîneur de Ligue 1. S’il était resté flou sur son avenir lors de son départ du Sporting, l’intéressé n’a jamais fermé la porte à un retour sur les bancs. Reste à trouver le bon club et le bon projet.
Elie Baup
«L’entraîneur à la casquette», comme il est souvent surnommé, a l’habitude d’alterner entre le bord des terrains et les plateaux télé. L’ancien consultant du Canal Football Club avait notamment succédé à Didier Deschamps en 2012 aux commandes de l’OM, qu’il avait mené à une inattendue deuxième place de Ligue 1. Mais la saison suivante, les résultats en berne avaient eu raison, dès le mois de décembre, de sa place sur le banc phocéen. Depuis, Elie Baup a rebondi chez beIN Sports, avant de retrouver peut-être sa casquette d’entraîneur. A moins qu’il ne s’illustre au mercato des consultants…
René Girard
Après deux saisons mi-figue mi-raison sur le banc du LOSC, Girard a quitté le Nord en mai dernier, à un an de la fin de son contrat. Celui qui avait mené Montpellier au titre de champion de France en 2012 n’a pas marqué autant les esprits à Lille, où son style de jeu pragmatique, avant tout défensif et peu spectaculaire, a peut-être souffert de la comparaison avec celui beaucoup plus flamboyant prôné par son prédécesseur Rudi Garcia. L’ancien sélectionneur des Espoirs sait néanmoins créer l’animation : ce râleur au tempérament bien trempé n’est pas du genre à garder pour lui ce qu’il pense, même (surtout) devant les micros. Nommé deux fois meilleur entraineur de L1 aux trophées UNFP (2012 et 2014), Girard se cherche aujourd’hui un nouveau défi.

Raymond Domenech attend toujours de rebondir. (L'Equipe)
Raymond Domenech
On ne le présente plus. L’ex-sélectionneur de l’équipe de France (de 2004 à 2010) est passé par toutes les émotions avec les Bleus, et n’a laissé personne indifférent. De la finale du Mondial 2006 au fiasco sud-africain, il a montré ses qualités de technicien mais aussi ses limites dans la gestion d’un groupe en crise et dans sa communication parfois douteuse. Après quelques années loin des terrains (le temps, entre autres, de publier deux livres à succès et de devenir consultant pour Ma Chaîne Sport), il s’est porté candidat, en juin dernier, au poste de sélectionneur de la Côte d’Ivoire (finalement attribué à Michel Dussuyer). Preuve que, pour Domenech, l’heure du retour a peut-être sonné.
Frédéric Antonetti
On le connaissait grande gueule et sanguin, on l’a découvert fin analyste et pédagogue dans l’émission J+1 de Canal Plus, avec qui il a collaboré en tant que consultant suite à son départ tendu du Stade Rennais en juin 2013. Il paraît néanmoins inévitable qu’Antonetti retrouve un jour le bord des terrains, en Ligue 1 ou ailleurs. La saison dernière, il avait été contacté pour prendre le relais de Claude Makelele au SC Bastia (qu’il avait déjà entrainé par le passé) et avait été pressenti, comme Raymond Domenech, pour succéder à Hervé Renard à la tête des Éléphants de Côte d’Ivoire. Si aucune de ces pistes n’a abouti, il est certain que le technicien corse n’a pas encore poussé sa dernière gueulante sur un banc.
Roberto Di Matteo
Le palmarès de Di Matteo en tant qu’entraîneur n’est pas particulièrement épais, mais une ligne lui donne une crédibilité et une reconnaissance internationales : la Ligue des champions remportée en 2012 avec Chelsea. Malgré ce triomphe continental, le technicien sera remercié la saison suivante, quand les résultats des Blues commenceront à flancher. La saison dernière, son passage sur le banc de Schalke 04 n’a pas été couronné de succès : le club de Gelsenkirchen termine à une décevante 6e place, manque la qualification pour la C1 et Di Matteo se voit, une nouvelle fois, limogé. Il est clair que l’Italien n’a pas encore trouvé le club dans lequel il pourra s’inscrire et briller dans la durée. Et si le prochain coup était le bon ?
Carlo Ancelotti
«Carletto» restera a jamais le technicien ayant offert au Real Madrid sa tant attendue «décima». Ce fait d’arme, accompli dès sa première saison sur le banc merengue, ne l’a pourtant pas prémuni d’un limogeage sans ménagement en mai dernier, suite à une saison sans titre majeur, et donc forcément ratée pour un club comme le Real. Cruel dénouement, pour un homme qui pèse tout de même cinq Ligues des champions (deux remportées en tant que joueur et trois en tant qu’entraîneur). Ancelotti a alors décidé de prendre une année sabbatique pour digérer son aventure madrilène, refusant même une proposition de l'AC Milan, le club de ses plus grands succès. Nul doute cependant que le coach italien n’aura aucun mal à retrouver un point de chute lorsqu’il décidera de revenir sur le devant de la scène.
Alejandro Sabella
Humblement, il avait choisi de démissionner de son poste de sélectionneur de l’Argentine suite à son échec en finale du mondial 2014. Mais à 60 ans, Alejandro Sabella, discret et respecté en son pays, aurait tort de rester sur cette déconvenue et de ne pas faire profiter une nouvelle formation de sa science du ballon. Finaliste malheureux de la dernière Coupe du Monde, vainqueur en 2009 de la Copa Libertadores avec l’Estudiantes, il est aussi un des rares à avoir su exploiter intelligemment (mais pas pleinement) le potentiel de Messi en sélection. Que ce soit en Europe ou en Amérique latine, le technicien argentin ne constituerait certainement pas le choix le plus glamour ni le plus médiatique, mais assurément une bonne pioche.

Rémi Garde a quitté l'OL en 2014. (L'Equipe)
Rémi Garde
Après trois années globalement très convaincantes sur le banc de Lyon, ponctuées notamment par une victoire en Coupe de France et marquées par l’éclosion de nombreuses pépites du centre de formation, Rémi Garde a troqué le costume d’entraîneur pour celui de consultant. Il collabore aujourd’hui avec Canal Plus, pour qui il commente la Ligue des champions et la Premier League. Et si c’était en Angleterre, justement, que se trouvait la prochaine destination de l’ancien Gunner ? Pour un technicien considéré comme le fils spirituel d’Arsène Wenger et que l’on voit mal entrainer une autre équipe française que l’OL, son club de coeur, le chemin semble tout tracé. La saison passée, on se souvient que Newcastle avait déjà manifesté son intérêt pour le français. Sans succès.
Claude Makelele
Certes, la première expérience de Makelele sur un banc n’aura pas été une franche réussite. Après avoir appris aux côtés de Carlo Ancelotti et Laurent Blanc en tant qu’entraîneur adjoint du PSG, le Français d’origine congolaise prend les rênes du SC Bastia pour l’exercice 2014-2015. Il sera limogé dès novembre avec seulement deux petites victoires au compteur, laissant en position de relégable un club qui ira finalement chercher le maintien et une finale de Coupe de la Ligue. Mais l’ancien international tricolore, qui a décidé de prendre un peu de recul, n’a certainement pas dit son dernier mot. Il a de l’expérience à revendre… pour peu qu’on lui donne une seconde chance.
Julien Garrel