Nos coups de coeur
Stéphanie Frappart, la pionnière
Le mercredi 2 décembre restera à jamais dans l'histoire de la Ligue des champions. Pour la toute première fois dans la compétition, une femme a officié en tant qu'arbitre principale d'une rencontre. Et cocorico, c'est une Française : Stéphanie Frappart. Le 14 août dernier, elle était déjà au sifflet de la Supercoupe d'Europe entre Liverpool et Chelsea (2-2, 5-4 t.a.b). Déjà saluée à l'époque après sa prestation, la femme de 36 ans a, de nouveau, fait l'unanimité après le match opposant la Juventus et le Dynamo Kiev (3-0). « Elle est très bien. Nous sommes heureux qu'il n'y ait plus cette différence entre les hommes et les femmes. » Au micro de Sky Sport à l'issue de la rencontre, Andrea Pirlo a tenu à féliciter la native de Herblay-sur-Seine (95) dans une partie qui s'est déroulée sans accroc. La Juventus s'est dite «fière d'avoir accueilli au Juventus Stadium la première en Ligue des champions de Stéphanie Frappart.» Sereine, calme et pédagogue, elle a également reçu les louanges de la presse italienne.
Ce Bayern tout puissant
La réponse à tous ces entraineurs qui se plaignent de la fatigue générale et de l'enchainement des matches, c'est le Bayern Munich. Redémarrer sur les chapeaux de roues après une campagne 2019-20 terminée à la fin aout ? Aucun souci pour les hommes d'Hansi Flick. Les Munichois ont roulé sur leur groupe, ne laissant filer que deux petits points à un Atletico qu'ils avaient pulvérisé à l'aller (4-0). Surtout, ils en ont profité pour rentrer un peu plus dans l'histoire en portant à 15 leur série de victoires consécutives en Ligue des champions. Rien que ça. Meilleure attaque de la compétition avec 18 buts, une force collective qui en devient toujours plus flippante au fil des semaines, on souhaite bon courage au futur adversaire des Champions d'Allemagne en huitième de finale.
Klopp en bon apothicaire
Van Dijk, Gomez, Alexander-Arnold, Thiago, Oxlade-Chamberlain, Robsertson, Fabinho, Henderson... A Liverpool, l'infirmerie n'a cessé de se remplir cet automne. Les Reds et Jürgen Klopp ont dû traverser cette phase de groupe en bricolant de semaine en semaine. Combien d'équipes auraient sombré avec tant d'absences ? Si le coach allemand a ouvertement critiqué le calendrier qu'il accuse de «tuer les joueurs», il a tout de même réussi à construire une équipe performante. Dans un groupe piège avec l'Atalanta et l'Ajax, Liverpool est parvenu à finir en tête avec une seule défaite en six journées. Privé de nombreux tauliers, Klopp n'a pas hésité à lancer ses jeunes dans la bataille, boostés par la confiance totale de leur coach. Symbole de ce management toujours aussi efficace, le but victorieux de Curtis Jones contre l'Ajax pour offrir la qualification aux Reds. Grâce à leur entraîneur, les champions d'Angleterre ont désormais plus de deux mois pour se refaire une santé. Difficile de faire meilleur gestionnaire.
Morata, retour gagnant
De retour à Turin après des alléest et venues entre Madrid et Chelsea, Alvaro Morata n'a pas eu besoin de temps pour se réacclimater à la Juve. En six journées de Ligue des champions, le buteur espagnol a claqué six buts ainsi qu'une passe décisive. De quoi en faire le meilleur buteur de la C1 à l'issue de la phase de groupes. Symbole d'une Juve à l'efficacité redoutable, l'avant-centre est incandescent sur le plan statistique. Avec 70% de tirs cadrés, il affiche un ratio but/tir cadré de 0,86. S'il n'a pas trouvé la faille lors de la double confrontation contre le Barça, notamment à cause de trois buts refusés pour hors-jeu à l'aller, il a profité de ces chocs pour montrer ses progrès dans bon nombre de registres autres que la finition. Avec lui à la pointe de l'attaque, Ronaldo retrouve plus d'influence dans le jeu turinois en servant de point d'appui. Et la Vieille Dame s'est offert la première place du groupe G.
Le puissance 4 de Giroud
À Séville, Olivier Giroud nous a régalés. Plus souvent remplaçant que titulaire cette saison, comme souvent d'ailleurs, l'international français a de nouveau fait parler son mental d'acier lors de cette Ligue des champions. Dans un match comptant pour la première place du groupe, l'avant-centre de 33 ans a prouvé qu'il était indispensable dans une équipe possédant d'énormes atouts offensifs - Werner, Ziyech, Pulisic, Havertz, Abraham entre autres -. Dos au mur dans une formation où il a très peu de temps de jeu, l'ancien de Montpellier a parfaitement répondu aux attentes de Frank Lampard en signant un quadruplé, synonyme de première place de la poule pour Chelsea. Il rejoint ainsi le cercle très fermé des 13 joueurs qui ont inscrit 4 buts en C1. Si la tendance était à un départ à la suite des propos de Didier Deschamps, le natif de Chambéry a montré qu'il avait envie de rester du côté de Londres.
Nos coups de gueule
Où est passé le prestige de Manchester United ?
Manchester United touche le fond depuis plusieurs saisons mais continue de creuser. Et pourtant, tout avait si bien commencé avant le déplacement à Istanbul Basaksehir. Avec six points en deux rencontres, on se disait alors que les Red Devils allaient faire le plein de points lors de la phase aller. Il n'en fut rien. Défaits en Turquie, les coéquipiers de Bruno Fernandes se sont néanmoins rattrapés au retour. Il ne manquait alors plus qu'un point pour se hisser en huitièmes de finale mais Ole Gunnar Solskjær et ses hommes ont failli en Allemagne (menés 3-0, défaite 3-2). Le triple vainqueur de la Ligue des champions passe à la trappe à l'heure où Mino Raiola a déclaré que Pogba n'allait plus faire partie de l'équipe à l'issue de la saison. Une situation de crise pour un club qui ne fait plus peur en C1. Désormais reversé en Ligue Europa, Manchester United devra prendre exemple sur la campagne 2017 qui s'est aboutie par un titre.
Manchester United n'a pas réussi à atteindre la phase à élimination directe pour la 5e fois en 23 apparitions en Ligue des champions
L'UEFA léthargique
Un silence regrettable. Ce mardi soir, alors que tous les yeux étaient tournés sur le Parc des Princes après la décision commune des joueurs du PSG et de Basaksehir de stopper leur rencontre suite à des propos racistes de Sebastien Coltescu envers Pierre Webo, l'UEFA a brillé par sa léthargie. Au fil des minutes, les réactions se sont accumulées, venues de toute part : sportifs, politiques, journalistes... Mais pas de l'instance européenne du football. Ni message sur les réseaux sociaux, ni communiqué officiel, ni prise de parole d'un de ses représentants. L'UEFA si prompte à mettre en avant son slogan «Non au racisme» s'est montrée bien moins réactive au moment où l'incendie s'est déclaré. Avec pour origine, un arbitre la représentant. Il a fallu attendre le bout de la soirée pour apprendre qu'une «enquête approfondie» serait lancée pour faire la lumière sur «l'incident». Un rendez-vous manqué.
L'enchaînement dantesque des matches
On l'aime notre Ligue des champions. Mais cette saison, on est passé tout proche de l'overdose. La phase de groupes de la C1 2020-21 a démarré le 20 octobre et s'est achevée mercredi 9 décembre. Dans ce laps de temps, 6 journées ont été disputées dans un rythme plus effréné que jamais. Forcément, les organismes des joueurs ont du mal à suivre devant cette cadence infernale. Et c'est la même chose pour les spectateurs. Passe encore l'absence de public dans les stades, on s'y est presque habitué même si on souhaite son retour le plus vite possible. Mais l'allure délirante à laquelle est passé le wagon européen cette saison nous a poussé dans nos retranchements. Regarder un match de LDC n'est plus le rare plaisir qu'il doit être, c'est devenu un automatisme duquel on ne tire aucune satisfaction. Vous savez, ce sentiment de joie qui envahit votre corps quand vous rentrez chez vous et qu'une rencontre d'exception vous attend. Eh bien désormais, l'exception est devenue la règle et la jouissance qui en provenait a fait place à une austère insensibilité à la vue d'un évènement bien trop habituel.
Décevante Inter
Ils n'ont décidément pas retenu la leçon. Déjà éliminée l'an passé en phase de poules de la Ligue des champions, l'Inter a remis le couvert cette saison. En poussant même le bouchon un peu plus loin. Terminant quatrièmes et bons derniers de leur groupe, les Nerazzurri peuvent en effet dire adieu à une Ligue Europa dont ils avaient atteint la finale cet été (défaite face au FC Séville 3-2). Jamais vraiment dans le coup et malmenés par des adversaires à leur portée, les hommes d'Antonio Conte n'en finissent plus de décevoir à l'échelle européenne. Dans des groupes qui apparaissent à chaque fois à leur portée, les Interistes manquent de tranchant et n'arrivent pas à exporter leur football. Un mal récurrent pour un club qui n'a plus connu les huitièmes de finale de la C1 depuis l'exercice 2011-12.
Ce groupe C indigne du niveau Ligue des champions
Parvenir à se qualifier en seizièmes de finale de Ligue Europa avec seulement trois petits points en six matches en dit long. Dans le groupe C, l'Olympiakos n'aura donc eu besoin que d'une seule victoire lors de la première journée pour obtenir la troisième place devant l'OM. Les Grecs verront donc l'Europe après l'hiver en n'ayant inscrit que deux buts, à chaque fois contre les Marseillais. Pourtant, contrairement à d'autres groupes où figuraient deux épouvantails, derrière Manchester City, le FC Porto n'avait rien d'un adversaire insurmontable. Incapable de proposer quoi que ce soit dans le jeu, Grecs comme Français ont affiché un niveau et une ambition souvent indignes de la Ligue des champions. En quatre matches, Porto n'a jamais eu besoin de forcer pour obtenir 12 points contre ces deux adversaires, sans jamais encaisser le moindre pion. Affligeant.