Liga : de retour en forme, le Real Madrid domine un faible Atlético

C’est la saison ou jamais, l’opportunité idéale, le moment d’aller chercher une nouvelle couronne nationale, sept ans après l'exploit de 2014… Et des promesses à matérialiser à l’occasion du derby face au Real Madrid. Mais sur la pelouse du stade Alfredo Di Stefano ce samedi, l’Atlético a mis de côté toutes les bonnes choses aperçues depuis l’entame de la saison pour tomber sans vraiment combattre (0-2). Sa première défaite depuis le mois de février et un revers face au… Real (0-1). Disposée en bloc bas dans un 5-3-2 très prudent, l’escouade de Diego Simeone a laissé venir, alors les Merengue sont venus. Karim Benzema a allumé une première mèche, trouvant le poteau après un bel enchaînement à l’entrée de la surface (11e), avant l’ouverture du score de Casemiro, d’une belle tête au premier poteau sur un corner de Toni Kroos (1-0, 15e).

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À peine entamé, ce derby semblait déjà terminé, tant le leader de la Liga est apparu passif et apeuré face au tenant du titre. Il y a bien eu quelques prises de balle intéressantes de Joao Félix, mais pas de suite dans les idées. Il y a aussi eu ce tournant à la 55e, avec un plat du pied manqué de Thomas Lemar au second poteau, sur un centre fuyant de Marcos Llorente. Le seul frisson d’une soirée à oublier pour l’Atlético, ses joueurs et son coach. Quelques instants plus tard, Dani Carvajal a récupéré un coup franc repoussé aux 25 mètres avant d’armer une puissante reprise du droit. Le ballon a rebondi sur le poteau puis sur le dos d'un Jan Oblak impuissant pour permettre aux hommes de Zinédine Zidane de creuser l’écart (2-0, 62e). Game Over.

À l’image de plusieurs matches décisifs disputés dos au mur ces dernières semaines, et comme très souvent sous la direction de Zinédine Zidane, le Real Madrid s’est appuyé sur ses tauliers pour imposer son rythme, sa domination, son efficacité. De Courtois à Benzema en passant par Ramos, Varane, Casemiro, Modric ou Kroos (voir plus bas), ils ont tous répondu présent, retrouvé du jus, de l’inspiration. À un moment crucial de la saison. Une coïncidence ? Certainement pas. Les voilà de retour dans le peloton de tête de la Liga après ce probant succès, avec un écart réduit sur leurs voisins (trois points, avec un match en moins disputé par l’Atlético). Qui devront vite retrouver de leur verve pour continuer de croire que c’est peut-être leur saison.

On pourrait évoquer la délicieuse finesse de Karim Benzema, l’activité répétée de Luka Modric, la solidité retrouvée de Raphaël Varane… Mais en cette soirée de derby, c’est Toni Kroos qui a régné en maître. Face au bloc bas des Colchoneros, le chef d’orchestre allemand s’est régalé, et a régalé ses partenaires. Des mouvements intelligents, des ouvertures bien senties, des gestes de classe, des renversements en veux-tu en voilà, une passe décisive, et bien évidemment une gestion du tempo dont il a le secret. Bref, une masterclass de plus au coeur d’un automne particulièrement probant pour l’ancien du Bayern, qui a joué un rôle prédominant pour maintenir à flot une équipe qui tanguait, avant de magnifier son retour en forme.

On a suffisamment loué son travail et le renouvellement de ses idées depuis le début de la saison pour mettre Diego Simeone plus bas que terre après ce derby raté. Mais le technicien argentin s’est bel et bien planté de A à Z au moment d’aborder ce grand rendez-vous, qui aurait pu permettre d’asseoir la domination de son équipe en Liga dans cette première partie de saison. Face au FC Barcelone il y a trois semaines (1-0), les Colchoneros n’avaient pas hésité à imposer leur jeu et leur agressivité. Cette fois, ils ont accepté bien trop rapidement la supériorité du Real, et le Cholo n’a jamais été en mesure d’inverser la tendance. Ni ses trois changements à la pause, ni les sorties de Joao Félix puis Luis Suarez n’auront permis à sa formation de sortir la tête de l’eau. Une soirée à oublier, mais qui va forcément compter.