Ligue 1 : Simply the Brest !
Si l'invraisemblable course au titre captive tous les regards, le Stade Brestois figure très haut parmi les bonnes raisons de regarder la Ligue 1. Analyse d'une équipe qui illumine le Championnat des obscurs.
À chacun son équipe pop-corn. Comprenez ces formations pas nécessairement armées pour jouer les premiers rôles qui distillent du plaisir en veux-tu en voilà. L’Italie se régale devant le Sassuolo de Roberto De Zerbi, l’Allemagne avec le Stuttgart de Pellegrino Matarazzo, l’Espagne en regardant le Levante de Paco Lopez, et, bien évidemment, l’Angleterre en suivant le Leeds de l’inénarrable Marcelo Bielsa. Bien sûr, de ce côté-ci de la Manche, Olivier Dall’Oglio ne s’assoit pas sur une glacière, regarde ses interlocuteurs dans les yeux et ne possède évidemment pas le même pouvoir de fascination qu’El Loco, mais franchement, son Stade Brestois se révèle être un des animateurs de notre bonne vieille Ligue 1.
Regarder les cadors droit dans les yeux
C’est simple, au-delà des affiches avec les cadors du Championnat, Brest est l’une des formations dont on guette volontiers les parties, même au cœur des multiplex du dimanche après-midi quand les galériens le disputent aux laborieux. Au vrai, c’est aussi parce que l’ADN du football français de clubs est plutôt défensif, conservateur, voire austère que le panache affiché par les Bretons dénote autant. Et suscite autant de louanges. Non content d’être l’animateur en chef du Championnat des seconds couteaux, le Stade Brestois tire aussi son épingle du jeu face aux grosses cylindrées. Mais, là où les Bretons se distinguent, c’est dans cette capacité à recueillir des suffrages alors même qu’ils ont perdu, preuve absolue que c’est bel et bien le jeu prôné par Dall’Oglio qui interpelle. Ainsi, après la défaite pourtant large au Parc des Princes (3-0) le 9 janvier, les commentaires portaient presque davantage sur la prestation des visiteurs que sur la victoire parisienne.
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Et, que dire de l’incroyable spectacle proposé face à Lyon le mois dernier, où, lors d’une seconde période de feu, Irvin Cardona et ses copains avaient manqué d’un rien une sacrée remontada (défaite 3-2, le 19 février) dans un combat où l’OL avait fini quasi dans les cordes. Oui, dans un Championnat très «résultatiste» dans sa façon d’analyser les choses, ce n’est pas la moindre des performances que de marquer les esprits par le jeu proposé indépendamment du score. Avec Brest, il n’y a guère de place à l’ennui. Une tendance forte qui se traduit déjà dans les chiffres. Alors même que les pensionnaires de Francis-Le Blé sont nichés dans le ventre mou, leur attaque figure non loin des quatre «monstres» candidats au titre. Idem pour les fameux «expected goals», cette stat qu’on nous sert à toutes les sauces depuis quelques années pour évaluer la qualité des occasions créées où, là encore, Brest figure dans le top 8 du Championnat, derrière les grosses cylindrées. Autant de raisons d’aller interroger les principaux intéressés sur les bonnes recettes finistériennes...
Dave Appadoo
Le décryptage de la méthode brestoise par Olivier Dall'Oglio et ses hommes est à retrouver dans le nouveau numéro de France Football. Ici en version numérique et/ou dans tous les points de vente dédiés.