Ligue des champions : En prolongation et à dix contre onze, le FC Porto élimine la Juventus Turin !

Deux quarts de finale en 2018 et 2019 ; deux huitièmes de finale en 2020 et 2021 : depuis sa dernière finale de Ligue des champions en 2017, la Juventus a clairement reculé sur l'échiquier européen et cette nouvelle élimination précoce de la compétition reine pose de très nombreuses questions pour la Vieille Dame. Car le FC Porto est arrivé à sortir Ronaldo et consorts au bout de la nuit turinoise. Pourtant, après l’expulsion de Taremi et les deux buts de la Juve signés Chiesa, difficile de croire que les coéquipiers d'un grand Pepe parviendraient à se qualifier. Encore moins au terme d’une prolongation éreintante. Mais Oliveira s’est mué en héros de la patrie. Et au bout du compte, la qualification portugaise est presque logique sur l’ensemble des deux rencontres, tant la Juventus a eu besoin de circonstances favorables pour pouvoir prendre le meilleur. Cette Vieille Dame était trop fragile et peu fringante.

C’est d’ailleurs Porto qui s’est rapidement montré dangereux sur la cage turinoise en début de partie par Uribe et Taremi (3e, 6e). Toujours autant fébrile défensivement, la Juventus se faisait surprendre. Demiral bousculait Taremi dans la surface. Oliveira transformait le penalty (0-1, 18e). Porto réussissait le coup parfait. Et poursuivait son plan à la lettre. Agressive, bien en place, la bande à Conceicao récitait sa partition. La Juve continuait de galérer, à l’image d’un Ronaldo esseulé sur le front de l’attaque.

Mais la Juventus revenait avec le moral gonflé à bloc et d’autres intentions. Sur la première occasion de la deuxième période, Ronaldo remisait astucieusement vers Chiesa qui enchaînait d’une frappe limpide dans la lucarne (1-1, 49e). Les Turinois revenaient à hauteur. Puis venait l’un des tournants de la rencontre. D’abord averti d’un carton jaune quelques minutes auparavant, l’attaquant iranien de Porto Taremi était expulsé pour s’être débarrassé du ballon et gagner du temps (54e). Très sévère… Le vent venait de tourner. Surmotivée, la Juve se ruait à l’attaque et Chiesa, bien gêné par le retour de Pepe, trouvait le poteau (56e). La rencontre avait définitivement basculé. Alerté côté droit, Cuadrado adressait un caviar pour le même Chiesa. L’Italien se montrait cette fois-ci efficace (2-1, 63e). Porto vacillait et ne parvenait plus à ressortir le ballon. Les occasions se multipliaient en faveur des Turinois (66e, 72e, 78e, 85e). À vouloir trop attaquer, la Juve se faisait peur et Marega, d'un joli enchaînement, trouvait le petit filet de Szczesny (85e). Désireuse de trouver la faille et d’éviter la prolongation, la Vieille Dame tentait le tout pour le tout, mais Cuadrado touchait la barre transversale (90e+3).

 

Après une première période de la prolongation assez terne, les quinze dernières minutes devenaient électriques, avec notamment une prise de bec entre Ronaldo et Conceicao. Derrière, sur un coup franc à ras de terre, Oliveira permettait à Porto d’égaliser et surtout, d’avoir deux buts d’avance sur l’ensemble des deux matches à moins de cinq minutes du terme (116e). Pourtant, Porto allait devoir serrer les dents. Dans la foulée du coup franc d’Oliveira, Rabiot trouvait l’ouverture de la tête (3-2, 118e). Le Français relançait le suspense. Mais la Juve coinçait et Porto réalisait l'exploit. Avant de vouloir imaginer le futur du football, lui qui a récemment préconisé la mise en place d'un abonnement TV pour que le téléspectateur ne puisse vivre que le dernier quart d'heure d'un match, Agnelli, le président turinois, ne devrait-il pas d'abord penser au présent de son club ?

Son coup franc à vingt-cinq mètres restera sans doute longtemps dans la mémoire collective des supporters de Porto. Mais ce but a finalement récompensé la prestation globale de l’international portugais. Toujours présent dans les duels et efficace à la relance, Sergio Oliveira a réitéré ce qu’il avait produit lors du match aller à Porto au milieu du terrain. Une prestation à nouveau XXL pour l’ancien joueur de Nantes.

Jusqu’à ce fatidique coup franc, le gardien polonais s’était montré solide et déterminant sur les occasions de Porto. Notamment devant Marega en fin de première période de la prolongation. Sauf que l’histoire retiendra qu’à la 115e minute de ce match retour, après avoir vu son mur se désagréger, Szczesny a manqué de fermeté dans son intervention et laissé le ballon mourir au ras du poteau. Le Polonais aura sans doute de profonds regrets.