Ligue des champions : l'équipe type de FF après la phase de groupes

Un total (27) et un pourcentage (85,7%) remarquables de tirs arrêtés, deuxième meilleur ratio au «post-shot expected goals» (3 buts évités) : même à 34 ans, Manuel Neuer s'impose toujours comme l'un des tous meilleurs à son poste. Titularisé à cinq reprises dans les buts bavarois pour autant de victoires, il s'est offert deux clean sheets. Le seul match que les Bavarois n'ont pas remporté coïncide avec son absence. Avec une telle valeur sûre dans les cages, le Bayern a encore survolé le groupe A, s'offrant même une démonstration face à l'Atlético (4-0). Indémodable.

Sur le flanc droit, Juan Cuadrado a été l'un des grands artisans de la première place de la Juve dans le groupe G. Aligné à cinq reprises par Pirlo, le Colombien a su s'adapter à ce nouveau poste où il peut toujours faire parler sa vitesse et sa qualité technique. Capable de couvrir beaucoup de terrain, il s'est aussi montré particulièrement décisif avec cinq passes décisives. Dont une dernière sublime sur la volée de McKennie pour s'offrir la tête du groupe au Camp Nou. En charnière, Fabinho est récompensé pour l'excellent parcours de Liverpool dans un groupe piège malgré d'innombrables blessures. Van Dijk et Gomez absents, l'ancien Monégasque a mis les mains dans le cambouis pour tenir une défense des Reds qui n'a craqué qu'à trois reprises en six journées. Juste dans son placement, solide dans les duels et sûr balle au pied, il dégage toujours la même sérénité.

Pour l'accompagner, Ruben Dias faisait un candidat crédible mais Manchester City a profité d'un groupe facile, contrairement à l'Atalanta de Cristian Romero. Au cœur de la défense à trois bergamasque, l'Argentin de 22 ans (prêté par la Juve) a brillé par sa sérénité. Sa qualité balle au pied fait de lui le premier chaînon du jeu des hommes de Gasperini, qui confirment que leur épopée de la saison dernière n'était pas qu'un exploit momentané. À gauche, il n'était pas envisageable d'occulter la merveilleuse phase de groupes d'Angeliño. Sur son côté, l'Espagnol du RB Leipzig a un apport offensif sans commune mesure jusqu'ici dans la compétition, qui compense largement ses quelques manques défensifs. Triple buteur et triple passeur décisif en six rencontres, il a porté les récents demi-finalistes pour arracher la qualification. Cerise sur le gâteau, il ne s'est pas raté pour la rencontre clé contre Manchester United en signant l'ouverture du score avant de servir parfaitement Haidara.

Dans cette équipe type résolument offensive, FF opte pour un double pivot allemand. Premier membre de ce duo, Florian Neuhaus a tenu un rôle essentiel pour sortir Mönchengladbach du groupe le plus dense de cette première phase. Au cœur du système de Marco Rose, le jeune milieu de 23 ans est l'un des poumons de son équipe. Toujours présent au pressing, il s'est montré très propre balle au pied. Capable de faire avancer son bloc par la passe, que ce soit sur le jeu court ou le jeu long, il a été un liant plus que précieux pour Gladbach. Dans le même groupe, Toni Kroos a prouvé que la finesse et la maîtrise du tempo sont des qualités qui ne disparaissent jamais. Dans une campagne souvent très laborieuse pour les Merengue, il a maintenu un niveau nécessaire pour maintenir la Maison Blanche à flot. Ses statistiques à la passe sont tout simplement au-dessus du lot : 90% de passes réussies, 17 passes clés (1er), 2 564 mètres gagnés à la passe (1er parmi les milieux et attaquants).

Pour animer le quatuor offensif, l'évidence Lionel Messi s'impose toujours. Si le FC Barcelone est à la peine en Liga, il a profité de l'Europe pour se refaire une santé en remportant cinq de ses six matches de poule. Dans ce parcours tranquille, La Pulga n'a pris part qu'à quatre rencontres. Le temps de montrer pourquoi il reste toujours aussi influent à Barcelone. Trois buts et deux passes décisives, il a encore régalé, avec notamment une superbe partie sur la pelouse de la Juventus fin octobre. Malgré deux rencontres loupées, il se classe au pied du podium au nombre de passes vers l'avant (44), premier au nombre de passes dans la surface (21), et premier au nombre de dribbles réussis (24). Le Barça sera bien l'épouvantail à éviter pour tous les premiers de leur groupe lors du tirage des huitièmes de finale lundi prochain. FF réalise le souhait de Neymar en l'associant à l'Argentin. Sur son aile gauche ou dans l'axe, le Brésilien du PSG a parfois agacé durant cette phase de groupes, mais s'est surtout montré décisif. Alors que le club de la capitale était en grand péril à l'issue de la phase aller, son patron a assumé son statut. Le but victorieux contre Leipzig, un doublé pour le duel décisif contre Manchester United à Old Trafford et un triplé pour s'offrir la première place contre Basaksehir. Avec un tel rendement, les critiques sur son attitude parfois trop désinvolte perdent de leur écho.

À la pointe de cette équipe type, un duo des plus létal. De retour à Turin, Alvaro Morata est actuellement en fusion. En plus de sa très grande précision (70% de tirs cadrés), il affiche un ratio de 0,86 but par tir cadré. Meilleur buteur de la C1 jusqu'ici (six buts), l'Espagnol aurait même pu accroître ce total incroyable si ses trois pions contre le Barça n'avaient pas été refusés pour hors-jeu. En plus de ce réalisme incroyable, l'ancien Merengue s'est montré très propre techniquement et actif à la construction du jeu turinois. Profitant de la présence de Ronaldo et de la qualité du jeu en pivot du Portugais, il s'est parfaitement fondu dans le collectif turinois. Comme Morata, Erling Haaland compte six buts dans cette Ligue des champions. Mais contrairement au buteur espagnol, le Norvégien n'a eu besoin que de quatre rencontres pour atteindre ce total de glouton. Buteur lors de chacun de ses matches joués, Haaland continue sur la lancée de sa sublime saison dernière. Capable de concrétiser la moindre occasion, il n'hésite pas à tenter sa chance dès qu'il en a l'occasion (20 tirs tentés, 4e).

Quentin Coldefy