Ligue Europa : L'Ajax a tremblé, Lille quitte la compétition avec de nombreux regrets
Malgré une bien meilleure prestation que lors de l'aller, Lille n'est pas parvenu à renverser l'Ajax. Grâce à une victoire à l'arrachée (2-1), ce sont les Néerlandais qui verront les 8es de la Ligue Europa.
La leçon : Le LOSC, si près si loin
Ajax - Lille : ou quand une bonne partie de l'issue d'une rencontre de football dépend d'une action que l'on a l'habitude de voir en basket. On jouait depuis un quart d'heure lorsque le jeune Sven Botman a subi un écran imparable de la part de l'expérimenté Daley Blind. Un «bloc» qui permettait à Davy Klaassen de se libérer de tout marquage et de reprendre victorieusement le caviar de Dusan Tadic (1-0, 15e). Le LOSC était cueilli à froid après être parfaitement entré dans la partie et payait, une première fois, un manque d'expérience. Oui, l'arbitre de la rencontre aurait pu sanctionner Blind. Mais il y a fort à parier que Botman ne retombera plus dans le panneau, maintenant qu'il a payé (cher) pour apprendre. Les Lanciers étaient devant et les Nordistes devaient continuer ce qu'ils avaient fait jusque-là : attaquer. En ajoutant le réalisme. Car dès la quatrième minute de la partie, c'est Xeka qui aurait dû inscrire le premier but, si Martinez n'avait pas sauvé sur sa ligne. La deuxième opportunité la plus franche était pour Timothy Weah mais l'Américain n'enroulait pas assez sa frappe (19e). Et comme si tout cela ne suffisait pas, le corps arbitral ne servait pas la cause française en se refusant à siffler deux fautes pourtant évidentes sur Renato Sanches. La seconde était sur la ligne de la surface de réparation amstellodamoise et la troupe de Christophe Galtier regagnait donc les vestiaires avec beaucoup de regrets.
Il restait toutefois 45 minutes pour tenter de faire retomber la pièce du bon côté, de forcer le destin. Problème : la suite de la partie ressemblait farouchement au premier acte. Autrement dit, un tas de petits signes tendaient à indiquer que les locaux allaient finir par valider leur billet. Parce que Maarten Stekelenburg sortait les arrêts qu'il fallait au bon moment (54e), que Yusuf Yazici n'enroulait pas assez ses coup-francs (63e) et que l'Ajax se faisait de plus en plus menaçant en contre à mesure que le temps défilait. Et sans un immense Mike Maignan autour de la 70e minute de la partie, Lille serait rentré en France avec une leçon de réalisme dans les valises. Mais d'aggravation du score il n'y allait pas avoir. Et puisque Monsieur Collum se décidait finalement à siffler un penalty en faveur du LOSC, l'occasion était offerte à Yazici de donner un autre relief à sa prestation du soir. Le Turc, décidément décisif en Ligue Europa, ne manquait pas l'offrande et allumait la cage de Stekelenburg (1-1, 78e). Tout redevenait jouable. Mais Botman et cie s'étaient battus contre trop d'éléments (et contre un retard trop conséquent) pour finir les plus forts. Et c'est finalement avec d'immenses regrets que le dernier représentant français en C3 prenait la porte, après que David Neres a scellé le sort de la partie (2-1, 88e).L'eau mouille. Le feu brûle. Nous n'avons plus de clubs français en Ligue Europa. Tellement de choses qui font partie des grandes règles de la vie #AJAXLOSC
— Talk My Football (@TalkMyFootball) February 25, 2021
Le perdant : Cruel pour Maignan
Bien sûr, on retiendra surtout la prestation d'ensemble du LOSC et notamment l'énergie lilloise sur le plan offensif. Mais que la soirée aura été cruelle pour Mike Maignan. Impérial du début à la fin, le portier n'aura pu que constater les dégats lorsque Botman et cie auront été un brin naïfs. Ses parades auront longtemps permis à Lille d'y croire et on imagine assez bien ce qui a dû se passer dans sa tête 90 minutes durant. Ou l'impuissance d'un gardien lorsque rien ne bascule du bon côté en face de soi.
Le gagnant : Klaassen, le 10 vrai
Il y a évidemment eu cette ouverture du score précoce après un écran parfait de la part de son compatriote (voir plus haut). Mais il y aussi et surtout eu tout le reste. Une justesse de tous les instants ou presque et une impression générale : celle que celui qui porte le numéro 6 maîtrise le poste de 10 comme personne. Et comme si tout cela ne suffisait pas, c'est lui qui est à l'origine du deuxième but des siens dans un rôle de récupérateur, cette fois. Oui, c'est Tadic qui a signé les deux passes décisives ce soir, mais c'est bien Klaassen qui a à peu près fait tout le reste. - T. P.