sammaritano (frederic) abeid (mehdi) loties (jordan) amalfitano (morgan) balmont (florent) haddadi (oussama) diony (lois) (L.Argueyrolles/L'Equipe)
Mon match de légende : Dijon-Nancy 2017, ce «magnifique cadeau»
Dans le cadre du Top 50 des matches de légende à retrouver dans le nouveau numéro de France Football, nous vous avons invité à nous raconter VOTRE soirée inoubliable. Nouvel épisode avec un Dijon-Nancy très particulier pour notre lecteur.
Ma rencontre avec le foot date de 2008. Depuis cette date, nombre de matches marquants se sont déroulés. Je pourrais prendre la tragique remontada de Barcelone contre le PSG ou bien le mémorable barrage France-Ukraine (2013) grâce à un doublé inimaginable de Mamadou Sakho. J’aurais très bien pu parler de l’épique rencontre France-Argentine pendant le Mondial 2018 ou encore un match de l'édition 2010, notre première Coupe du monde est souvent marquante pour un fan de football. Mais en tant que supporter dijonnais, un match me vient tout de suite à l’esprit.
Un anniversaire à fêter
Pour le grand public, ce match doit être une rencontre de Ligue 1 parmi tant d’autres, mais pour moi, ce match est sans doute celui qui m’a procuré le plus d’émotions. Nous sommes le 14 mai 2017. 37e journée de Ligue 1. Caen est 16e avec 36 points, Lorient 17e avec 35 unités, Dijon 18e et barragiste avec 33 points. Nancy est juste derrière (32). Enfin, Bastia est dernier (31). Inutile de préciser que la lutte pour le maintien est ultra serrée et que la moindre erreur mènera vers la Ligue 2. Le DFCO reçoit Nancy qui, l'an dernier, nous avait chipé le titre de Ligue 2. J’ai appris quelques heures avant le coup d’envoi que je pourrai assister à cette rencontre. J’allais être en tribune Dijon Céréales, la tribune sud, la tribune des Téméraires, groupe de supporters dijonnais, la tribune où Dijon attaque en seconde période. Et, à Dijon, comme les fins de matches sont souvent pleines de rebondissements dans le bon et le mauvais sens... Pour renforcer le côté sentimental de ce match, c’est ma maman qui m’a fait cette surprise pour mon anniversaire. Autant vous dire qu’une victoire dijonnaise serait un magnifique cadeau.
Un billet de match précieusement conservé.
Très vite, en arrivant au stade, j’ai eu le sentiment que ce match n’échapperait pas à Dijon. Cette impression est indescriptible mais je le sentais vraiment bien. Mon impression se confirmait au moment de l’échauffement des Rouge et Noir. Non, Dijon ne retournera pas en Ligue 2 aussi vite qu’il l’a quittée. Tout est fait pour que le dernier match de la saison à Gaston-Gérard soit une belle fête. L’entrée des joueurs, le tifo des Lingon’s Boys, le chant «Aux armes» des supporters... J’ai souvenir d’une première période plutôt équilibrée mais Dijon semble peut inquiéter par les Nancéiens et la pression que représente ce match ne semble pas perturber les locaux. Au retour des vestiaires, Frédéric Sammaritano, artisan de la montée, ouvre le score. Le stade explose. Malgré des petites frayeurs, le DFCO ne balbutie pas son football, loué par les observateurs d’une Ligue 1 pas assez servie par du beau jeu ou du «joga bonito» tous les week-ends. Puis Loïs Diony, lui aussi de la partie la saison précédente pour la montée, double la mise sous forme de cadeau d’adieu à un public qui l’aura accueilli en provenance du monde amateur en 2014. Quelques semaines plus tard, Diony signera à Saint-Etienne. Beau symbole qu’un joueur recalé des centres de formation, puis ayant fait ses gammes dans les divisions amateurs, offre le maintien à Dijon. Le DFCO s’est fait une spécialité de dénicher des joueurs dans ces divisions.
Très vite, en arrivant au stade, j'ai eu le sentiment que ce match n'échapperait pas à Dijon. Cette impression est indescriptible mais je le sentais vraiment bien.
Le programme du match de ce 14 mai 2017.
Malheureusement pour nos amis nancéiens, je ne savais pas que cette défaite allait les conduire en Ligue 2 si longtemps. Le feu d’artifice, tiré à chaque fin de saison à Gaston-Gérard avait une saveur festive. Certes, le DFCO n’était pas officiellement maintenu mais cette victoire lui permettait de remonter à la 16e place. Il fallait juste assurer le week-end suivant à Toulouse. Aujourd’hui, dans cette période difficile pour tout le monde, ces émotions dans un stade de football paraîssent lointaines. Cependant, le football continuera de nous procurer tous ses sentiments qui nous fait aimer ce sport.
Basile
L'épisode précédent :
-Barça-Metz 84, «l'oreille aplatie contre l'oreiller»