
wenger (arsene) ferguson (alex) (Martin/L'Equipe)
Petites et grandes histoires d'Arsenal-Manchester United depuis 25 ans
Si aujourd'hui la rivalité entre les deux équipes n'est plus qu'un symbole, France Football retrace pour vous l'histoire de ce match pas comme les autres en Angleterre.
16 novembre 1996 : la première rencontre Wenger-Ferguson
Inconnu en Angleterre, c’est un Arsène Wenger ambitieux qui se retrouve dans le Championnat anglais au début de la saison 1996-97. Pour son premier match contre le rival Manchester United, il perd 1-0 sur un but contre son camp de Nigel Winterburn. Des débuts réussis à Arsenal puisque son approche du jeu et son style sont très appréciés par les spécialistes, bien que certains restent sceptiques, comme Alex Ferguson : «Il arrive du Japon depuis quelques mois, il ne connaît rien ici, et maintenant, il nous explique comment nous devons organiser notre jeu», avant de rajouter «ils disent qu’il est intelligent, n’est-ce pas ? Il parle cinq langues ? J’ai un jeune ivoirien de 15 ans qui parle cinq langues». De quoi alimenter la rivalité entre les deux clubs.
2 mai 2002 : «Les brutes d’Arsenal»
Une nouvelle déclaration de l’entraineur mancunien. Après une défaite 1-0 face à Arsenal, qui permet à ces derniers de remporter la Premier League, Alex Ferguson déclare après le match : «Ce sont des brutes ultra-physiques. Nous sommes meilleurs, c'était un non-sens». Remportant son deuxième doublé FA Cup - Premier League depuis son arrivée, Arsène Wenger répond avec humour : «Tout le monde pense avoir la plus belle femme à la maison». En espérant que Ferguson ait compris la métaphore.
21 septembre 2003 : La bataille d’Old Trafford
Début de saison presque parfait de la part d’Arsenal, après 4 victoires et un match nul lors des 5 premières rencontres de la saison. Les Gunners se déplacent à Old Trafford pour la sixième journée. Un match qui se termine sur un score nul et vierge mais qui aurait pu tourner à l’avantage des Mancuniens. Dans une partie rythmée par les tacles et les provocations, c’est en toute fin de match que Van Nistelrooy se voit offrir un penalty généreux. Malheureusement pour lui, son tir s’écrase sur la barre transversale pour le grand bonheur des joueurs d’Arsenal, qui viennent entourer le Néerlandais pour le chambrer. Une fin de match sous tension qui se termine sur une bagarre générale. Une enquête a même été ouverte par la Fédération anglaise sur la conduite inappropriée de certains joueurs au cours du match.
25 avril 2004 : Le sacre des Invincibles
Arsène Wenger en rêvait et il l’a fait. Une saison complète de Premier League sans la moindre défaite. Après les évènements à Old Trafford, Arsenal ne perd aucun match et remporte la Premier League avec 26 victoires et 12 nuls. Un record qui rapporte à cette équipe le surnom des «Invincibles». C’est sur le terrain de Tottenham (2-2), à cinq journées de la fin du Championnat, que Thierry Henry et ses coéquipiers sont assurés de remporter le titre. Titre qu’ils fêteront dans leur stade le 15 mai suivant avec leur supporter, lors de la dernière journée contre Leicester (victoire 2-0). Quant à Manchester United, ils terminent à la troisième place derrière Chelsea.
24 octobre 2004 : La fin des Invincibles
Une seule équipe pouvait les battre... Manchester United met fin à une série de 49 matches sans défaites pour Arsenal. Et qui de mieux que Ruud Van Nistelrooy pour inscrire le premier but de la rencontre… sur penalty. En fin de match, c’est Wayne Rooney qui scelle le sort d’Arsenal. Une victoire 2-0 dans un nouvelle rencontre sous tension qui finit en bagarre dans les couloirs d’Old Trafford à la fin du match. Certainement agacé après le penalty litigieux accordé à Van Nistelrooy, Wenger qualifie cette rencontre de vol. Ferguson raconte : «Dans les tunnels, Wenger critiquait mes joueurs en les qualifiant de tricheurs. Je lui ai dit de les laisser tranquilles et de bien se comporter lui-même. Il était livide et a couru vers moi avec les poings serrés en disant : ‘’Qu’est-ce que tu vas faire ?"». C’est dans cet attroupement que l’entraineur écossais reçoit une part de pizza dans le visage de la part de Cesc Fabregas. Un épisode qui ressemble à une blague mais que le joueur a confirmé quelques années plus tard.
1er février 2005 : Keane vs Vieira
Nous sommes dans les couloirs avant le match entre Arsenal et Manchester United, et le combat débute déjà. Ce sont des échanges houleux entre les deux capitaines, Roy Keane et Patrick Vieira qui se font entendre. Des échanges qui auraient pu en venir aux mains si les autres joueurs n’étaient pas intervenus. Une rivalité entre les capitaines en plus de celle des deux équipes...
5 mai 2009 : La rivalité jusqu’en Europe
Demi-finale de Ligue des Champions, Arsenal rêve d’une nouvelle finale après celle de 2006, perdue face au FC Barcelone au Stade de France. Vainqueur 1-0 à l’aller, Manchester United met fin aux espoirs des Gunners en s’imposant 3 buts à 1 grâce notamment à un doublé de Cristiano Ronaldo et un but de Park Ji-Sung. Les Red Devils échoueront cependant en finale eux aussi contre les Blaugrana.
29 août 2009 : Wenger exclu à Old Trafford
C’est une image qui en dit beaucoup sur le mental de l’entraineur d’Arsenal. Celle d’Arsène Wenger, dans les tribunes d’Old Trafford, aux côtés des supporters mancuniens. Menés 1-0 à la mi-temps, les Red Devils reviennent au score grâce à Rooney avant de prendre l’avantage sur un but contre son camp de Diaby. Dans le temps additionnel, Van Persie se voit refuser le but de l’égalisation pour une position de hors-jeu et Arsène Wenger s'emporte et voit rouge. Ne voulant pas retourner aux vestiaires, il décide de passer la fin du match dans les tribunes, sifflé mais aussi applaudi par les supporters adverses.
28 août 2011 : L’humiliation
C’est un match qu’aimerait oublier Arsène Wenger, un naufrage pour l’équipe qui signe le début d’une descente en enfer à Arsenal. Les buts de Van Persie et de Walcott ne suffisent pas contre le triplé de Rooney, le doublé de Young et les buts de Welbeck, Nani et Park. Défait 8-2, les Gunners encaissent leur plus lourde défaite depuis 84 ans. Remis des tensions passées avec le Français, Ferguson prendra ensuite sa défense : «Je pense qu'il est injuste de le critiquer pour son travail pour Arsenal et sa philosophie… C’est un monde cynique maintenant et lorsque vous perdez quelques matches, les jugements sortent».
28 avril 2013 : La fin d'une rivalité
Même si la guerre entre Arsène Wenger et Alex Ferguson s’est atténuée depuis quelques années avec la nouvelle concurrence Chelsea, City ou Tottenham, c’est à la suite du départ de Ferguson que les deux hommes reconnaîtront réellement le talent de l’un et de l’autre. A cette date, l’entraineur mancunien effectue son dernier match contre Arsenal. Quoi de mieux pour les deux hommes de se quitter sur un score de parité (1-1). Mettant fin à sa carrière le 8 mai 2013, Ferguson s’est vu rendre un bel hommage de la part de son meilleur ennemi : «Il est difficile d'imaginer le football anglais sans lui, mais c'est maintenant une réalité et un fait. Le prochain entraineur devra montrer qu'il a la dimension suffisante pour combler le vide». Cinq années plus tard, c’est au tour de Wenger de quitter son poste d’entraîneur d’Arsenal après 22 ans. Et Alex Ferguson aussi a rendu un hommage au Français : «J'ai beaucoup de respect pour lui et le travail qu'il a fait à Arsenal. Il est, sans aucun doute, l'un des meilleurs entraîneurs de l'histoire de la Premier League. Et je suis fier d'avoir été le rival, le collègue et l'ami d'un si grand homme».
Hugo Dulary
Hugo Dulary