
Rétro 2020 : En mars, les adieux à Pape Diouf et à Michel Hidalgo, le Covid-19 qui stoppe tout, la libération du PSG face à Dortmund
Jusqu'au 31 décembre, FF.fr revient, mois par mois, sur les moments qui ont marqué l'année 2020. Troisième épisode avec le mois de mars.
Le Covid-19 contamine le football
Déjà présent en février, le Covid-19 envahit l'Europe entière et perturbe de plus en plus les compétitions. En Italie, la Serie A et tous les Championnats sont suspendus à partir du 9 mars. En France, la semaine précédente, la rencontre Chambly-Le Mans est la première à se disputer à huis clos avant que, le lendemain, on n'apprenne le report de Strasbourg-PSG en Ligue 1. Et cela n'ira évidemment pas en s'arrangeant avec par exemple tous les matches de Ligue des champions quasiment sans spectateur jusqu'à l'interruption de la compétition. Le 10 mars, la LFP décide d'un huis clos total pour l'ensemble des rencontres de L1 et de L2 jusqu'au 15 avril. Chez les effectifs professionnels, les premiers cas tombent et la psychose s'installe toujours plus. Exemple avec, au milieu du mois de mars, le président de Getafe qui menace de ne pas se rendre à Milan avec ses joueurs pour défier l'Inter en Ligue Europa en raison du Covid-19. Petit à petit dans le mois, la liste des reports et nouveaux cas s'allongera irrémédiablement... Alors que la France et l'Europe se confinent, la fin des huitièmes de finale retour de C1 est reportée au milieu du mois, la Ligue 1, la Premier League et la Bundesliga s'arrêtent le 13 mars... Le 17, l'UEFA annonce le report de l'Euro 2020 d'un an.
Lire :
-La rétro de janvier
-La rétro de février
La proposition d'Aulas
Interrogé sur la solution à adapter en cas d'impossibilité de reprise du Championnat de France face au coronavirus dans un entretien au Monde, Jean-Michel Aulas lâche : «Le plus logique serait alors de dire on annule tout et on repart sur la situation du début de saison (...) Dans tous les cas, il faut regarder ce que disent les règlements. Juridiquement, il est plus acceptable de dire que l'on repart avec la situation du début de saison. De toute façon, nous sommes face à une situation très pénalisante pour tous les clubs. Il faudrait prendre la décision la plus logique dans un contexte de pandémie inconnue jusqu'alors.» Objectif, bien sûr, voir son OL de nouveau en Ligue des champions alors qu'il est loin d'être sur le podium. Des propos évidemment largement commentés par tous les acteurs du foot pro. A l'image de Dimitri Payet qui n'en revient pas dans un message publié sur les réseaux sociaux : «Mais il est sérieux celui-là ? #ilacraqué #ilfautprendresatempératurevite #c’estquoileclassementactuel? #après28journées #ahd’accordj’aicompris #c’estbiententé #maisLOL.» L'occasion aussi pour JMA de débuter un "show" sur Twitter qui va s'étirer pendant de longues semaines avec, bien sûr, la fin, ou pas, de la saison de Ligue 1 au coeur des débats. «Dans le football, nous tenons notre "Lider maximo", prêt à bondir sur un virus dévastateur pour occulter la saison difficile de son club en Ligue 1, allume Jacques-Henri Eyraud dans le JDD (...) Faut-il dissoudre (les 28 journées de Championnat) dans l’égoïsme de celui dont la seule boussole est sa participation à la Ligue des champions ? (...) Quand la fièvre sera retombée, Jean-Michel Aulas verra l’obscénité de sa proposition opportuniste et reviendra vite aux valeurs qui font de lui un immense dirigeant du football.»
Le grand "spectacle" du foot français
A peine une semaine après l'arrêt de la Ligue 1, les dirigeants de plusieurs formations professionnelles donnent une image peu reluisante. Le foot français se déchire sur le sujet de la pandémie et de sa gestion. Un comité de pilotage est mis en place et met en lumière certaines fractures au sein de la "famille" football dans l'hexagone. Le comité de pilotage sera d'ailleurs rapidement abandonné. Pendant ce temps-là, tout ce petit monde cherche à savoir comment finir la saison... ou pas. Jean-Pierre Rivère, le président de Nice, propose de démarrer la prochaine saison de Ligue 1 en février 2021, afin de pouvoir terminer sereinement l'exercice 2019-20. Cela permettrait aussi de pouvoir s'adapter au calendrier de la Coupe du monde 2022 organisée en hiver. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que Canal+ annonce ne pas vouloir régler son versement de 110 millions d'euros pour les droits TV, principale ressource pour les clubs... Le début, là aussi, d'une bataille qui va s'étirer... Enfin, entre baisses de salaires et recherches de solutions pour éviter la banqueroute, la Ligue 1 se pose beaucoup de questions pour ne pas sombrer.
Paris vainc ses démons
Pas de Kylian Mbappé, trop juste après avoir été malade quelques jours plus tôt, ni Thiago Silva, pas assez remis d'une blessure, ni de spectateur, Covid-19 oblige, au coup d'envoi du huitième de finale retour crucial face à Dortmund. Et pourtant, dans le sillage d'une défense centrale Marquinhos-Presnel Kimpembe solide et de prestations remarquées pour les Angel Di Maria, Idrissa Gueye ou Juan Bernat, le Paris Saint-Germain retrouve les quarts de finale de la Ligue des champions en éliminant Erling Haaland, transparent, et le Borussia (2-0). Deux pions de Neymar et Juan Bernat en première période. Avec, au coup de sifflet final, une inattendue célébration avec les milliers de supporters amassés à l'extérieur de l'enceinte. Signe que c'est tout un club qui s'est libéré d'un poids.
L'incroyable Liverpool-Atlético
Si Liverpool avait été incapable de perturber Renan Lodi et les Colchoneros en Espagne, on pouvait aisément penser que le leader incontesté de Premier League, champion d'Europe en titre, allait remettre de l'ordre à Anfield. Au bout du bout, ce match entre dans le Top 5 des rencontres de l'année 2020 sur la planète football ! 1-0 pour les Reds après 90 minutes, notamment à cause d'un Jan Oblak en mode mur. Puis 2-0 dès le début de la prolongation grâce à Roberto Firmino. Les Anglais sont en quarts. Ou pas. Deux minutes plus tard, Adrian, doublure d'Alisson Becker, blessé, se rate en manquant son dégagement qui aboutit sur la réduction du score de Marcos Llorente. Liverpool doit marquer une nouvelle fois pour se qualifier. Il va au contraire couler avec un deuxième but pour Llorente et un autre d'Alvaro Morata. Exploit fou.
Adieux Michel Hidalgo et Pape Diouf
Fin mars, ce sont deux noms qui ont marqué le football français qui s'éteignent : le 26, malade depuis plusieurs années, Michel Hidalgo décède à l'âge de 87 ans. Provoquant une vive émotion dans le monde du football français, mais pas que. Le sélectionneur des champions d'Europe 1984 avait été à la tête de l'équipe de France pendant huit ans entre 1976 et 1984, avec 75 matches dirigés. Le 31, contaminé par le coronavirus, Pape Diouf décède à 68 ans. Ancien agent et surtout ancien président de l'OM, le Sénégalais avait été le premier président noir d'un club de football en France. FF ne les oublie évidemment pas.