Soccer Football - Premier League - Manchester City v Burnley - Etihad Stadium, Manchester, Britain - November 28, 2020 Manchester City's Riyad Mahrez celebrates scoring their fifth goal (Michael Regan/Reuters)

Riyad Mahrez (Manchester City), le chaud et le froid

A l'image de son équipe de Manchester City, Riyad Mahrez n'est pas au mieux depuis le début de saison. En manque de régularité, l'Algérien fait face à l'exigence de Pep Guardiola.

Un triplé pour répondre aux critiques. Alors tancé par les médias pour ses prestations récentes, Riyad Mahrez va se faire un malin plaisir de mettre au supplice la défense de Burnley le 28 novembre dernier. Dans la large victoire de Manchester City (5-0), l’Algérien va donc trouver le chemin des filets à trois reprises, éclaboussant la rencontre de sa classe sur sa deuxième réalisation, où il se débarrassait subtilement de deux adversaires avant de finir le travail avec l’aide du poteau. Une performance saluée par Pep Guardiola ? Pas vraiment. En conférence de presse d’après-match, le coach espagnol se disait «heureux» mais voyait toujours des axes de progression. Interrogé à propos de la prestation de son ailier quelques jours plus tard, l’ancien du Barça agrémentait ses compliments d’une teinte d’avertissement : «C’est important pour nos attaquants de marquer des buts. S’ils marquent, ils ont plus de chance de continuer à jouer».
 
Une déclaration qui vient symboliser le début de saison de Riyad Mahrez, et plus globalement de Manchester City. Actuellement septièmes au classement avec six points de retard sur Tottenham, les Citizens peinent à retrouver leur niveau de jeu qui les avait vu être sacré Champions en 2018-19. En cause, une attaque en berne qui n’avait pas marqué plus d’un but par match en Premier League pendant près de deux mois après la cinglante gifle reçue face à Leicester le 27 septembre (2-5). Devant ces difficultés, Guardiola en demande plus à ses joueurs offensifs, Mahrez en tête : «Il faut qu’ils sentent qu’il y a six ou sept excellents joueurs derrière eux qui ne jouent pas et qui attendent d’avoir leur chance. Au vu de ce qu’on a fait par le passé, on sait que tout n’est pas parfait en ce moment. On doit se battre pour faire mieux».

En quête de régularité

Peut-être encore plus que ses coéquipiers, l’international Algérien doit donc faire face aux exigences de son entraineur. Décisif la saison passée et auteur de 12 buts et 16 passes décisives toutes compétitions confondues, l’ancien de Leicester l’est moins depuis la reprise. Avec 4 réalisations et un seul caviar délivré, celui qui est passé par Le Havre est en dessous au niveau de l’apport statistique. Surtout, il a connu un trou d’air de deux mois, n’étant pas impliqué directement sur un but pendant neuf rencontres. En point d’orgue, le match nul contre West Ham (1-1), où le capitaine des Fennecs s’était signalé par sa propension à garder le ballon entre ses pieds, oubliant à plusieurs reprises ses partenaires. Résultat, Guardiola ne l’avait pas sélectionné pour le choc face à Liverpool le 8 novembre dernier.
 
Un choix qui a eu le mérite de piquer au vif Mahrez. Depuis cet événement, l’ailier va mieux à l’image de son triplé face à Burnley. «Plus affuté et en meilleure forme sur le terrain» selon son coach, l’Algérien répond enfin aux attentes après des mois délicats. Mais le plus dur n’est pas forcément passé. Outre-Manche, les médias parlent beaucoup de «consistency», comprenez régularité dans la langue de Molière. S’il veut définitivement signer son retour en forme et convaincre les observateurs, Mahrez va donc devoir répéter les performances abouties.

Benoît Desaint