
Serge Aurier : «Avant, j'avais cette haine»
Son entretien fleuve est à retrouver dans le numéro de France Football actuellement disponible. En bonus, jusqu'à la fin de la semaine, FF.fr vous propose des extraits exclusifs de notre interview avec Serge Aurier. Deuxième épisode avec notamment ses vérités sur son arrestation en sortie d'une boîte de nuit.
«On m'a fait comprendre que je ne gagnerai jamais face à la police»
Il commence à me palper. Et d'un coup, boum, il me donne un coup à la lèvre. Mais direct, sans discuter, rien. Ensuite, il nous dit de partir. J'aurais pu rentrer chez moi, et il n'y aurait jamais eu d'histoire. J'ai dit : "C'est impossible, vous allez me mettre les menottes, je vais venir avec vous et je vais porter plainte." C'est comme ça que je me suis retrouvé au poste. Les gens pensent que c'est une embrouille avec les policiers qui fait qu'ils m'ont embarqué. Dix personnes sont allés témoigner, en apportant des preuves, des vidéos. Tout ça n'est pas sorti. Pourquoi ? Parce que c'est moi. Quand je suis sorti de cellule, mon avocat m'a dit qu'il y avait dix témoins anonymes qui sont venus avec des vidéos à l'appui où on voit que je ne fais rien. Alors que le policier a dit que je lui avais mis un coup. Il a eu deux jours d'ITT alors qu'il avait son gilet par balle. Tu t'imagines ? On m'a fait comprendre que je ne gagnerai jamais face à la police. Même avant le procès, un avocat vient voir le mien et lui dit clairement "c'est mort". Quand on rentre dans la salle, l'avocat se sert de Périscope pour me taper dessus et dire que je ne suis pas net. Je me suis tourné vers mon avocat en lui disant : "Ça ne sert à rien qu'on soit là."»
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Timothé Crépin Suivre @T_Crepin