Soccer Football - Champions League - Semi Final Second Leg - Chelsea v Real Madrid - Stamford Bridge, London, Britain - May 5, 2021 Real Madrid coach Zinedine Zidane REUTERS/Toby Melville (Reuters)

Sur un fil depuis des semaines, Zinédine Zidane et le Real Madrid passent à la caisse face à Chelsea

Sur un fil depuis le début de la saison, le Real Madrid a payé les états de forme disparates et les absences qui l'escortent depuis septembre au prix fort. A Stamford Bridge, Zinédine Zidane n'a pas pu faire de miracle.

Tantôt à quatre derrière, tantôt à trois, et puis à cinq. Parfois avec deux pointes, parfois avec trois attaquants. Souvent protagoniste, quelques fois dans la posture du contre-attaquant. Bref, depuis la fin du mois de janvier et quasiment depuis le début de cette saison, le Real Madrid n'a pas joué deux rencontres de suite de la même manière. Parce que Zinédine Zidane n'est jamais aussi bon que lorsqu'il prépare un plan pour contrecarrer celui de l'adversaire ? Peut-être un peu. Parce que l'entraîneur français n'a jamais disposé du même effectif entre le coup d'envoi de cette saison et cette double confrontation face aux Blues de Thomas Tuchel ? Très certainement. A Londres, la Maison Blanche a en tout cas payé au prix fort ce changement permanent.

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Alors que ce sont cette stratégie et cette capacité à s'adapter qui avaient permis à Zidane de tenir la barre jusqu'à ce périple britannique, cet aspect polymorphe a, ce mercredi soir, montré ses limites. Pourquoi ? Parce que le Real s'est présenté en Angleterre dans un schéma hybride et avec un onze inédits face à des Blues qui, eux, jouent de la même manière depuis l'arrivée de Tuchel au coeur de l'hiver. Et c'est peu dire que cela s'est vu. Dans la capacité de Chelsea à exercer un pressing constant quand les joueurs madrilènes auront constamment donné l'impression d'être à contretemps, d'abord. Et au regard de la facilité avec laquelle les coéquipiers de Kai Havertz auront su se créer des occasions du début à la fin de la partie, là où le Real a trop souvent donné le sentiment d'être impuissant.

Le retour de Ramos aura paradoxalement exposé le Real

Comme depuis le début de la saison, donc, Zidane avait pourtant préparé son coup : un schéma hybride avec des pistons tantôt purs ailiers, tantôt vrais latéraux ; une densité maximale dans le demi-espace gauche avec Eden Hazard, Ferland Mendy, Karim Benzema, Toni Kroos voire Luka Modric et Nacho très proches les uns des autres ; des permutations constantes. Oui mais voilà, là où Liverpool ou l'Atalanta - et nombre d'équipes de Liga - ont offert plus de latitudes aux Merengue dans l'utilisation du ballon, Chelsea aura constamment agressé les porteurs madrilènes. Et là où Raphaël Varane et Eder Militao avaient jusque-là géré la profondeur avec brio et/ou Thibaut Courtois fait des miracles, le retour de Sergio Ramos aura exposé Madrid comme rarement cette saison. Sur une jambe, le capitaine du Real a fragilisé un édifice qui n'avait vraiment pas besoin de ça.

Jamais Zidane n'avait autant dû s'adapter

Et c'est finalement son entraîneur qui a, quelques minutes après le coup de sifflet final et une défaite logique des siens (2-0), le mieux résumé le sentiment général. Après avoir reconnu la supériorité de Chelsea, Zidane a en effet tenu à féliciter son groupe pour le parcours et être parvenu à rester dans la course à la victoire finale aussi longtemps. Celui qui a conduit le Real a trois Ligue des champions en cinq participations le sait mieux que quiconque : jamais il n'avait dû composer avec autant de vents contraires et faire varier à ce point son onze de départ d'une rencontre à l'autre. Et personne ne voyait ce groupe-là être encore en position de remporter deux trophées début mai. Finalement et comme lors de l'autre double confrontation de ces demi-finales (défaite 2-1 puis 2-0 du Paris Saint-Germain face à Manchester City), c'est l'équipe qui avait le plus de repères collectifs - comprenez celle qui évolue de la même manière depuis des semaines et des semaines - qui l'a emporté. - T. P.

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