
(PAPON/L'Equipe)
Une finale de Ligue des champions entre deux clubs d'un même pays, ça donne quoi ?
Une nouvelle fois, deux clubs d'un même pays se retrouvent en finale de la Ligue des champions : Manchester City et Chelsea. Un phénomène qui devient de moins en moins rare. Ça donne quoi, un duel de compatriotes en finale de C1 ?
L'Angleterre sur le toit de l'Europe cette saison, c'est une certitude. S'il faudra attendre la fin de l'Euro pour confirmer avec la sélection nationale, les clubs anglais, eux, se portent à merveille sur la scène continentale. En atteste le duel à venir entre Manchester City et Chelsea en finale de la Ligue des champions. En regardant dans le rétroviseur, ce n'est pas la première fois que deux écuries d'un même Championnat se retrouvent à croiser le fer pour soulever la coupe. Après avoir connu une première finale 100% espagnole en 2000, la Ligue des champions a vu se multiplier les joutes entre compatriotes en finale à partir des années 2010. Retour sur ce phénomène de moins en moins rare avec 7 finales entre deux clubs d'un même pays avant celle de 2021.
2000, premier duel de compatriotes
Quoi de mieux que de faire dans l'inédit pour fêter la fin d'un millénaire ? Pour la dernière finale du XXe siècle, le toit de l'Europe est peint aux couleurs de l'Espagne. Le Real Madrid affronte le FC Valence pour ce qui reste la première finale complètement nationale de l'histoire de la compétition. Les deux formations se sont déjà affrontées à deux reprises en Championnat, pour un net avantage en faveur des Che : une victoire à Madrid (2-3) et un nul (1-1). Les joueurs d'Hector Cuper terminent à la 3e place de la Liga tandis que la Maison Blanche finit 5e. Mais la finale rebat complètement les cartes et la formation de Vicente Del Bosque roule complètement sur son adversaire (3-0) grâce à des réalisations de Fernando Morientes, Steve McManaman et Raul.
Un phénomène qui se multiplie dans les années 2010
Deux autres finales impliquant deux équipes d'un même pays occurrent lors de la décennie suivante. D'abord entre Italiens, mettant aux prises la Juventus et l'AC Milan lors de l'édition 2002-03. Puis entre Anglais avec un choc entre Manchester United et Chelsea en 2007-08. Dès 2013, le phénomène devient récurrent avec pas moins de 4 finales entre compatriotes. 5 donc, avec la rencontre qui se profile. Un contexte qui rend la finale forcément particulière, ne serait-ce que dans l'approche du match.
Les deux équipes se sont déjà affrontées deux fois si ce n'est plus et peuvent ainsi capitaliser sur des préparations déjà faites. L'entraîneur de Chelsea en 2008, Avram Grant, le résumait parfaitement en marge de la finale face aux Red Devils. «D'un point de vue purement tactique, ce match est l'un des plus faciles possible, car tout le monde connaît tout le monde. Je ne pense pas que Sir Alex Ferguson me surprendra, pas plus que je ne le surprendrai. Nous connaissons leurs points faibles et leurs forces, ils connaissent les nôtres.» Pas de surprise ? Vraiment ?
Les deux équipes se sont déjà affrontées deux fois si ce n'est plus et peuvent ainsi capitaliser sur des préparations déjà faites. L'entraîneur de Chelsea en 2008, Avram Grant, le résumait parfaitement en marge de la finale face aux Red Devils. «D'un point de vue purement tactique, ce match est l'un des plus faciles possible, car tout le monde connaît tout le monde. Je ne pense pas que Sir Alex Ferguson me surprendra, pas plus que je ne le surprendrai. Nous connaissons leurs points faibles et leurs forces, ils connaissent les nôtres.» Pas de surprise ? Vraiment ?
Beaucoup, beaucoup de suspense au programme
S'il y a bien un élément qui saute aux yeux en se remémorant ces 7 finales, c'est bien le suspense. Sur celles concernées, 4 se sont étalées sur 120 minutes. Il faut dire que trouver la faille face à une équipe qu'on est censé connaître aussi bien qu'elle nous connaît s'avère difficile. Mais certainement pas impossible. N'allez pas croire que ces affrontements nationaux accouchent d'un match stérile, c'est faux. Excepté pour le duel entre Bianconeri et Rossoneri en 2003 (0-0, 2-3 tab). La décision s'est souvent faite dans le money time. La tête héroïque de Sergio Ramos face aux Colchoneros (90+3) en 2014, envoyant les deux escouades en prolongations pour une fin heureuse des Merengue (4-1 ap), peut en témoigner.
Arjen Robben, bourreau du Borussia Dortmund à la 87e minute l'année précédente avec le Bayern (2-1) ne dira pas le contraire. Et si les quelques minutes additionnelles ne suffisent pas, il y a du rab de suspense. Trois finales ont ainsi connu leur dénouement à l'issue de la fatidique séance de tirs au but : Manchester United-Chelsea en 2008 (1-1, 6-5 tab), Real Madrid-Atlético en 2016 (1-1, 6-4 tab) et la finale italienne. Retrouver deux clubs d'un même pays à ce stade de la compétition est donc, si ce n'est une promesse, une grande probabilité de voir 22 hommes lutter jusqu'au bout de la nuit pour embrasser leur sésame.
Arjen Robben, bourreau du Borussia Dortmund à la 87e minute l'année précédente avec le Bayern (2-1) ne dira pas le contraire. Et si les quelques minutes additionnelles ne suffisent pas, il y a du rab de suspense. Trois finales ont ainsi connu leur dénouement à l'issue de la fatidique séance de tirs au but : Manchester United-Chelsea en 2008 (1-1, 6-5 tab), Real Madrid-Atlético en 2016 (1-1, 6-4 tab) et la finale italienne. Retrouver deux clubs d'un même pays à ce stade de la compétition est donc, si ce n'est une promesse, une grande probabilité de voir 22 hommes lutter jusqu'au bout de la nuit pour embrasser leur sésame.
En Angleterre, la loi de la Premier League respectée
Ces finales particulières sont également l'occasion de voir si le soi-disant ascendant psychologique pris lors de la saison a un impact lors d'un match couperet. La réalité du Championnat a-t-elle quelque chose à faire en finale de Ligue des champions ? Il n'y a rien d'indéniable, mais très peu de surprises. Parmi elles, on peut citer le sacre du Real en 2000, pourtant 5e de Liga, face à une formation valencienne 3e et qui n'avait jamais chuté face à la Casa Blanca cette saison-là.
Pas de syllogisme établi, mais simplement une tendance avec les clubs anglais : le mieux classé en Premier League l'emporte toujours. En 2008, Cristiano Ronaldo et consorts, champions d'Angleterre, ont battu leur dauphin Chelsea. Liverpool, en 2019, deuxième du Championnat anglais, a sorti les Spurs (5es) après une victoire 2-0. Sur ces deux exemples, la logique du classement a été respectée. De bon augure donc pour le champion Manchester City. Même si, il est primordial de le rappeler, le football, et surtout les finales, ne sont pas une science exacte.
Corentin Richard
Pas de syllogisme établi, mais simplement une tendance avec les clubs anglais : le mieux classé en Premier League l'emporte toujours. En 2008, Cristiano Ronaldo et consorts, champions d'Angleterre, ont battu leur dauphin Chelsea. Liverpool, en 2019, deuxième du Championnat anglais, a sorti les Spurs (5es) après une victoire 2-0. Sur ces deux exemples, la logique du classement a été respectée. De bon augure donc pour le champion Manchester City. Même si, il est primordial de le rappeler, le football, et surtout les finales, ne sont pas une science exacte.
Corentin Richard